Dans la bataille contre le Covid, les mauvaises nouvelles succèdent aux bonnes à un rythme déconcertant. Et, alors que le monde espérait que le cap de 2021 sonnerait pour de bon le début de la contre-offensive, voilà les décideurs, les médecins et l’ensemble de la population en proie au doute. Vu de l’Hexagone, la seule consolation est de se dire que nous ne sommes pas les seuls à patiner. Même un pays comme l’Allemagne, qui au printemps 2020 faisait figure de bon élève pour sa réponse à la pandémie semble pris au dépourvu par l’ampleur et l’agressivité de cette troisième vague. Pour le reste, on a beau s’habituer à tout, l’aggravation de la situation, avec son cortège de privations, mine le moral d’une population assignée à résidence tous les soirs, sans savoir au juste de quoi demain sera fait…
Insupportable incertitude qui place aussi les soignants dans l’expectative et oblige nos gouvernants à des grands écarts incessants. Tel Olivier Véran évoquant un matin l’objectif de 16 millions de Français vaccinés à la fin de l’été et jugeant le soir pas impossible qu’après tout la quasi-totalité de nos concitoyens puissent être couverts à cet horizon… En réalité, trop de paramètres contradictoires sont en compétition pour prendre toute prévision pour argent comptant. Dans ce domaine, on va de surprise en surprise. Ainsi de l’engouement subit de la population pour la vaccination, aussitôt contrebalancé par la pénurie constatée dans de nombreux points de l’Hexagone. Les polémiques autour de la 6e dose ou des 6 semaines de délai pour administrer le rappel du Comirnaty de Pfizer/Bio Ntech, suivies de l’annonce des problèmes de production d’AstraZenecca, en disent long aussi sur les aléas actuels en matière de logistique. Pour un peu, on en oublierait presque le tour de force qui a été réalisé dans ce domaine en même pas un an par les chercheurs et les industriels…
Mais dans le paysage actuel, c’est évidemment l’apparition des variants qui perturbe le plus la donne. Les informations de ces dernières semaines sur le « VOC 202012/01 » britannique ont soufflé le chaud et le froid, les premières suggérant une bonne réactivité des vaccins distribués dans l’Union Européenne, quand d’autres décrivent un mutant pas seulement plus contagieux, mais aussi plus mortel. L’évocation des autres variants brésilien et sud-africain interroge aussi même si certains producteurs faisaient montre ces derniers jours d'un certain optimisme.
Dans ce climat, l’UE qui gère nos approvisionnements, tente de mettre un peu d’ordre dans ce qui s’apparente de plus en plus à une course de vitesse. Sans qu’on sache au juste qui dans cette compétition darwinienne va l'emporter, du lièvre ou de la tortue.
Exergue : Insupportable incertitude qui place les soignants dans l’expectative et oblige nos gouvernants à des grands écarts incessants.
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