Dès le 8 novembre, les médecins des vaccinodromes seront moins bien rémunérés afin de s’aligner sur la ville

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Publié le 03/11/2021

Crédit photo : Phanie

Alors que le gouvernement tente depuis deux mois de faire basculer la campagne de rappel vaccinal anti-Covid vers la ville, il passe désormais à l’étape supérieure en diminuant la rémunération des professionnels de santé pratiquant en centre de vaccination. « L’idée est de ne pas encourager les médecins à vacciner en centre plutôt qu’en ville », a précisé, ce mercredi matin, le ministère de la Santé.

Àinsi, à partir du 8 novembre, la rémunération des libéraux, jusqu’alors plus avantageuse en vaccinodrome, sera alignée sur celle de la ville. « Par exemple, un généraliste était jusqu'à présent rémunéré plus de 100 euros de l'heure à la vacation en centre, détaille une porte-parole de l’avenue Ségur. On devrait passer autour de 80 euros. »

Comment est calculée cette nouvelle rémunération ? Le gouvernement dit vouloir se calquer sur le niveau pratiqué en droit commun lors des réquisitions de libéraux, pour réaliser, par exemple, un certificat de décès. « Par ailleurs, la somme de 80 euros nous semble correspondre au niveau de rémunération moyen d’un généraliste pour une heure de consultation en cabinet », ajoute le ministère de la Santé, qui souhaite « arriver à une neutralité entre les deux systèmes de vaccination ». Les médecins retraités et les étudiants seront cependant exemptés de ces baisses de tarifs.

Nouveau listing de patients 

Par ailleurs, si 48 % des Français éligibles ont déjà reçu leur troisième dose, la campagne de rappel piétine. Et, après avoir mis à disposition des libéraux tous les vaccins ARNm, le ministère de la Santé réaffirme sa stratégie d’encourager tous les acteurs de la ville. « La vaccination de proximité est un gage de confiance et renforce l’adhésion vaccinale de la population », rappelle le ministère, qui martèle : « Les libéraux doivent promouvoir la dose de rappels auprès de leur patientèle. »

Dans cette optique, dès la semaine prochaine, les médecins pourront avoir accès à un tableau de bord – fourni par l’Assurance-maladie - recensant tous leurs patients éligibles à la dose de rappel et la date prévisionnelle de leur éligibilité, une fois le délai de 6 mois passé. « Cela permettra aux médecins de les appeler pour leur proposer une dose de rappels dans les meilleurs délais », souligne le ministère. Le dispositif est calqué sur celui déjà mis en place cet été, fournissant aux médecins traitants la liste complète de leurs patients non vaccinés. Après un démarrage poussif en juillet dernier, le listing avait été optimisé sur Amelipro. Mi-août, près de 15 000 praticiens en avaient fait la demande.

Enfin, le gouvernement entend capitaliser sur de nouveaux modèles d’organisation en ville, inspirés d'expériences menées localement par les agences régionales de santé. Par exemple, « dans certaines régions, les centres de vaccination vont organiser directement les prises de rendez-vous pour les libéraux du territoire », explique le ministère de la Santé. Des centres qui se mettent également à préparer des seringues monodoses, lorsque les officinaux ne souhaitent pas le faire, à disposition des cabinets médicaux qui vaccineront ensuite au fil de l’eau. Autre modèle : certaines maisons de santé sont désormais désignées comme « relais ambulatoires de vaccin », et peuvent « bénéficier d’avantages autrefois réservés aux centres, comme la possibilité de mobiliser des retraités ou des étudiants », indique le ministère.


Source : lequotidiendumedecin.fr