Les hôpitaux et cliniques franciliens ont quasiment atteint les objectifs fixés pour cette année en matière de chirurgie ambulatoire, avec déjà 48 % des 900 000 interventions chirurgicales réalisée en ambulatoire, s’est réjoui Claude Evin, directeur de l’ARS Ile-de-France, lors d’un colloque à Paris.
Avec ce taux, l’Ile-de-France passe devant la région PACA, et se place juste derrière la Corse. La région « anticipe l’objectif national », fixé à 50 % d’ambulatoire en 2016 par Marisol Touraine (l’ARS se fixe pour objectif un taux de 67 % dès 2020).
Toutefois, cette « progression reste encore lente et surtout inégale selon les établissements », a nuancé Claude Evin. Pour doper la chirurgie ambulatoire, l’ARS Ile-de-France a mis en place un observatoire régional de la chirurgie ambulatoire (ORCA) et lancé un programme d’accompagnement des établissements dans leur mutation.
Identifier les failles
Le centre hospitalier intercommunal de Créteil (CHIC) s’est porté candidat pour cette phase d’accompagnement menée par l’ARS. Le CHIC a bénéficié d’un premier accompagnement, concluant, en 2011 et possède aujourd’hui une trentaine de lits dédiés à la chirurgie ambulatoire. En 2014, 43 % de l’activité de chirurgie se faisait en ambulatoire. « L’objectif du second accompagnement était d’optimiser nos outils, de parfaire l’analyse sur le potentiel de l’établissement et de renforcer notre légitimité vis-à-vis de la collectivité de l’établissement », explique Odette Artero, cadre paramédical de l’unité de chirurgie ambulatoire.
« L’ARS a désigné un cabinet de consultant », poursuit-elle. De janvier à avril 2015, la feuille de route s’est déclinée en trois temps : cadrage du projet, diagnostic et plan d’action.
Une équipe projet, pluridisciplinaire, a passé au crible la qualité du « circuit » patient. « Chacun s’est exprimé et a proposé des pistes d’amélioration », souligne la cadre de santé. De fait, le diagnostic a abouti à revoir ce parcours du patient depuis la consultation jusqu’à la sortie de l’hôpital. La durée moyenne de présence d’un patient à l’hôpital était de 7 h 20, « beaucoup trop », selon Odette Artero. L’unité de chirurgie ambulatoire n’était pas optimisée, certaines pratiques étaient hétérogènes.
L’annulation ou la reprogrammation d’opérations étaient difficiles et les patients parfois insatisfaits. Même constat avec le dossier de soins « inadapté à l’ambulatoire » car il était construit « à partir des documents de soins utilisés dans les services hospitaliers conventionnels auxquels ont été ajoutées différentes couches pour la chirurgie ambulatoire ». Résultat : « un mille-feuille chronophage pour le personnel », déplore Odette Artero.
Chirurgien référent
Suite à ce bilan, dix axes d’amélioration ont été identifiés et déclinés en fiches projet, sur six mois. Une cellule de validation des programmes opératoires permet d’orienter le patient entre chirurgie ambulatoire et conventionnelle. L’amélioration du dossier patient est en cours, sous la houlette de la direction des soins. Plusieurs mesures ont été prises comme la création d’un salon de sortie (pour permettre une rotation plus importante) ou un chirurgien référent par discipline chirurgicale pour travailler de plus près avec les équipes sur les objectifs de suivi qualitatif.
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