LES MUTUELLES ÉTUDIANTES sont depuis plusieurs années dans le collimateur de la Cour des comptes. En 2006, leur « surcoût » était déjà mis en cause par les magistrats de la rue Cambon.
Dans son dernier rapport annuel sur la Sécurité sociale, la même institution enfonce le clou. Elle suggère aux pouvoirs publics de reconsidérer le maintien de la délégation de gestion de l’assurance-maladie des étudiants. « La reprise de cette gestion par les caisses d’assurance-maladie doit être envisagée », ajoute la Cour. À défaut, les sages recommandent aux pouvoirs publics de permettre au moins aux étudiants de choisir chaque année, jusqu’à leurs 28 ans, entre l’affiliation à la Sécu étudiante et le rattachement au régime de leurs parents.
Les mutuelles étudiantes, qui n’ont « d’équivalent dans aucun pays comparable », sont pointées du doigt pour leurs « profondes difficultés ». La Cour pourfend un « système complexe, instable, et peu compréhensible pour ses bénéficiaires », dont la « gouvernance manque de vision stratégique », les coûts de gestion « apparaissent élevés » et « la qualité de service est très insuffisante ». Les mutuelles étudiantes, auxquelles étaient affiliés 1,7 million d’étudiants en 2012, sont moins productives que les caisses primaires, en retard dans l’automatisation des traitements. Seulement un quart des étudiants disposent d’une carte Vitale en fonctionnement un mois après leur affiliation.
Une chance sur 14 d’avoir quelqu’un en ligne.
La Mutuelle des étudiants (LMDE), la plus importante sur le marché (54 % d’affiliés), est la principale cible des sages. Elle est la plus mal notée des 9 mutuelles étudiantes auscultées par la Cour (2,33/5). Un adhérent de la LMDE avait l’an dernier une chance sur 14 de joindre quelqu’un au téléphone et 200 000 feuilles de soins étaient en souffrance. Les difficultés financières de la mutuelle, qui a accumulé 23 millions d’euros de pertes en 2011, ont entraîné la réduction du nombre des agences (150 à 60) et rendu plus difficile l’accueil physique.
Dans leur réponse commune à la Cour, les ministres de l’Économie et de la Santé admettent que des efforts restent nécessaires pour « résorber les écarts de performance » entre les mutuelles étudiantes et le régime général. Le rapprochement de la LMDE et de la MGEN en février 2013 « a d’ores et déjà permis des avancées en matière de qualité de service (traitement des stocks de courriers) et des gains significatifs d’efficience », ajoutent-ils.
La LMDE affirme pour sa part que sa qualité de service est revenue à la normale et que sa situation financière lui permet de « se projeter sereinement vers l’avenir ».
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