Dans le sillage de la loi Leonetti du 22 avril 2005, les demandes d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles (AHA) se sont multipliées. Mais la méthode, parfois la seule pour « laisser mourir », n’est pas anodine. La justice a confirmé que l’AHA sont des traitements. « Dès qu’on fait une gastrostomie, on entre dans une dimension thérapeutique, équivalente à celle de l’assistance respiratoire. Or on accepte très bien l’arrêt de cette dernière (sans dire que le patient s’étouffe), mais on tolère mal l’arrêt de l’AHA parce qu’on a l’impression de laisser le patient mourir de faim et de soif (ce qui est une ineptie) », constate Jean Leonetti.
Cette dimension symbolique, fantasmatique, conduit à des pratiques hétérogènes sur le territoire : arrêt total ou progressif de l’AHA, accompagné ou non d’une sédation. En néonatologie, une récente étude du Centre d’éthique clinique (CEC) de Cochin a montré que le renoncement à la fonction nourricière est un facteur de violence psychique pour les parents, se rajoutant à une temporalité qui peut douloureusement s’étirer. En gériatrie, où les problématiques nutritionnelles sont omniprésentes, l’arrêt d’une AHA réveille le spectre de la maltraitance.
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