Atteinte d’une SLA, Anne Bert a été euthanasiée ce lundi matin, 2 octobre. La romancière, qui explique son combat pour un « droit à mourir dans la dignité » dans un livre* à paraître ce mercredi, s’est rendue en Belgique pour mettre fin à ses jours. Elle n’est pas la seule à adopter cette démarche.
Dans une interview accordée au « Parisien », un médecin belge confie que de plus en plus de demandes émanent des Français. « J’ai euthanasié quatre Français cette année », précise le Dr Yves de Locht, 72 ans, installé à Bruxelles.
Dans une vidéo de quelques minutes, le généraliste explique pourquoi il accepte de pratiquer l’euthanasie sur des malades atteints d'une affection incurable, dans le cadre de la loi belge. « Ma motivation principale est de soulager la douleur de mes patients, confesse le médecin. Nous n’y arrivons pas toujours avec les moyens thérapeutiques actuels. Les douleurs physiques, on arrive à les calmer, mais les douleurs psychiques, c’est beaucoup plus compliqué. »
Une euthanasie par mois, « au maximum »
Le Dr de Locht énumère les conditions très strictes imposées par la loi belge pour autoriser cette pratique. Le médecin est tout particulièrement attentif à la manière dont les malades expriment leur volonté. Il faut qu’il y ait « une demande répétée, réfléchie et consciente du patient […]. Je demande souvent aux patients français de m’écrire ”Je désire être euthanasié”, et de me l’écrire plusieurs fois par an », avant éventuellement d’accéder à leur demande.
Le généraliste pratique « au maximum » une euthanasie par mois. « Émotionnellement, c’est quand même dur pour un médecin », précise-t-il. Il affirme être en contact avec une cinquantaine de malades français candidats à ce qu’il appelle « l’ultime soin ». « Cela nous soulagerait si votre loi changeait », confie le Dr de Locht au « Parisien ».
* « Le tout dernier été », d’Anne Bert (162 pages, éditions Fayard).
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