Davantage qu’un numéro unique, il s’agira d’un accès national qui complétera l’existant, explique le Pr Pierre Thomas, chef du pôle de psychiatrie du CHU lillois et coordinateur du projet. Objectif : proposer une « offre graduée ». Au-delà d’une écoute immédiate (téléphone et tchat), les professionnels accessibles 24 h sur 24 et sept jours sur sept « pourront basculer les appels vers les lignes existantes, donner des conseils aux appelants, les orienter vers un service de soin, de soutien ou d’accompagnement adapté ou, en situation d’urgence, déclencher l’intervention d’une équipe du SAMU », explique le Pr Thomas. Il s’agira d’une porte d’entrée lisible vers les dispositifs de prévention du suicide sur le territoire : le numéro s’inscrit ainsi dans le déploiement d’une stratégie globale de prévention, préconisée par l’OMS.
Longue expertise
Cet outil ambitionne de répondre à un large spectre de sollicitations : les personnes ayant des idées suicidaires, quelle qu’en soit l’intensité, leurs proches, leur entourage, mais aussi des médecins généralistes inquiets ou encore les personnes endeuillées à la suite d’un suicide ou exposées d’une manière ou d’une autre.
Le pôle national qui travaille sur ce projet à Lille s’appuie sur l’expertise développée depuis plusieurs décennies par le CHU dans le domaine de la prévention du suicide. Elle a présidé à la création du projet VigilanS de prévention de la récidive (dispositif de veille des suicidants grâce à un programme de recontact téléphonique), aujourd’hui national, et au choix du CHU de Lille pour copiloter le Centre national de ressource et de résilience sur le psychotraumatisme. Autant de démarches marquées par une forte dimension multimodale et partenariale très utile aussi pour le développement du numéro national. L’équipe lilloise (une dizaine d’ETP) prépare cette future plateforme en partenariat avec le CHU de Brest, le CH Le Vinatier, à Lyon, ainsi que l’Association des établissements du service public de santé mentale (AdESM), le Groupement d’études et de prévention du suicide (GEPS) ou encore l’Union nationale pour la prévention du suicide.
« Nous sommes en phase exploratoire, confie le Dr Charles-Edouard Notredame, maître de conférences en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, coordinateur adjoint du projet. Nous évaluons les flux d’appels à attendre, les aspects logistiques, les éléments de faisabilité, les attentes des différents acteurs… » Un travail d’identification des ressources sur l’ensemble du territoire sera nécessaire afin de pouvoir orienter vers la bonne réponse (interlocuteur ou service) de proximité. « En septembre, au moment de l’ouverture, l’ensemble du territoire sera couvert, précise le psychiatre. Quelques centres porteront l’activité sur un périmètre très large et au fur et à mesure du déploiement, d’autres centres ouvriront. »
Géraldine Langlois
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