La première étape du tour de France de la e-santé, organisée à Lille ce jeudi 5 septembre, a rencontré un vif succès avec plus de 460 participants.
Professionnels de santé libéraux, responsables d'établissements, spécialistes des systèmes d'information et industriels du secteur ont manifesté leur intérêt lors de tables rondes et d'ateliers. L'événement a pour objectif la présentation de la politique nationale du numérique en santé, concrétisée par la feuille de route ad hoc du plan Ma santé 2022 du gouvernement, présentée au printemps dernier. Le tour se déroule entre septembre 2019 et février 2020 dans les 17 régions.
Présents à Lille, les copilotes de la nouvelle délégation ministérielle du numérique en santé (DNS) en charge de ce chantier Dominique Pon et Laura Létourneau veulent aller vite et faire avancer tous les dossiers en parallèle : renforcer la gouvernance du numérique en santé, intensifier la sécurité et l'interopérabilité des systèmes d'information, accélérer le déploiement des services numériques socles et des plateformes numériques de santé et soutenir l'innovation et l'engagement des acteurs.
« On est déter[déterminés, NDLR] pour réussir avec tous les acteurs sur les territoires le virage sur le numérique en santé », a lancé Dominique Pon, connu pour son franc-parler.
Sur le socle qui se construit au niveau national, les régions peuvent faire reposer des projets locaux. Comme le projet Prédice, bouquet de services numérique des Hauts-de-France et présenté lors de cette journée. Toutes les parties prenantes du parcours des usagers du système de santé (prévention, soins de ville, hôpital, médicosocial, État, régions et assurance-maladie), l'ont coconstruit depuis deux ans.
Ses trois piliers (mise en relation des professionnels et prise de rendez-vous, coordination et télémédecine) visent à réduire les inégalités de santé et améliorer les indicateurs de santé de la population. Les téléconsultations entre cabinets médicaux et patients en EHPAD ont déjà commencé. Le programme Prédice n'a pas d'équivalent en France, a souligné Gwen Marqué, directeur adjoint de la stratégie et des territoires à l'ARS. Il s'adresse potentiellement aux six millions d'habitants de la région et mobilise un budget de 24 millions d'euros.
Les libéraux préoccupés
Plus généralement, les médecins libéraux ont évoqué leurs préoccupations. Le Dr Yves Bachelet, anesthésiste à Amiens et membre de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins Hauts-de-France a fait part de ses interrogations concernant l'interopérabilité des outils à la disposition des professionnels et des structures, loin d'être acquise. Pour Fabien Dewaele, directeur d'une clinique à Beauvais et administrateur de la FHP des Hauts-de-France, l'interopérabilité constitue un « enjeu majeur de l'échange d'informations » entre professionnels, entre établissements et entre services. « C'est la seule solution pour avoir un parcours numérique en santé sans rupture », a confirmé Dominique Pon.
L'ergonomie des outils constitue également un enjeu important pour les professionnels de santé libéraux. L'Assurance-maladie a d'ores et déjà prévu de les accompagner, financièrement mais aussi techniquement, dans leurs choix de solutions informatiques. Sollicité par Caroline de Pauw, directrice de l'URPS médecins locale, sur la nécessité de mieux communiquer avec les professionnels Dominique Pon s'est montré ouvert à la discussion. « Il faut arriver collectivement à convaincre les professionnels de santé qu'à terme, il y aura un bénéfice pour eux », a-t-il souligné, avant d'assurer : « Nous sommes prêts à aller sur le terrain. »
Région par région, voir le programme du tour de France de la e-santé (carte interactive).
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