L'éthique, les technologies de l'information et la santé publique sont de longue date des passions pour David Gruson.
L'ex-délégué général de la FHF, 39 ans, auparavant conseiller santé de François Fillon à Matignon, a condensé sa connaissance de ces sujets et son expérience professionnelle dans un ouvrage original de fiction, considéré par son éditeur comme le « premier polar bioéthique » publié.
« S.A.R.R.A, une intelligence artificielle » est un roman d'anticipation qui transporte le lecteur en 2025, dans un monde qui ressemble en apparence au notre mais qui révèle toute sa duplicité au fil des pages. À Paris, les autorités sanitaires font face à un risque d'épidémie d'Ebola. Le gouvernement, l'armée, les hôpitaux tentent de s'organiser sans éveiller les soupçons des Français et, surtout, l'appétit des réseaux sociaux et des médias, insatiables. S.A.R.R.A, un logiciel d'intelligence artificielle, est appelé en renfort.
Médecins, élus, communicants, journalistes, les personnages s'empilent et se croisent, pendant que l'auteur omniscient les laisse se dévoiler avant de les rejeter dans l'ombre. Fluide, vive, la narration anxiogène se nourrit du doute grandissant du lecteur, qui ne cesse de s'interroger : où est la limite entre la virtualité et la réalité ? Entre l'humain et la machine, qui manipule qui ? Et même : qui est qui ?
Regard humain
« Pour les gens, l'intelligence artificielle est très inquiétante ou rassurante, elle n'entraîne jamais de réaction neutre : cette polarité me semblait intéressante à explorer », explique David Gruson qui, dans une autre vie, est membre actif d'Ethik-IA, un cercle de réflexion qui propose des outils pour réguler l'intelligence artificielle et garantir la pérennité d'un regard humain sur les algorithmes en santé.
Beaucoup d'éléments autobiographiques se retrouvent dans ce premier ouvrage. David Gruson n'en fait pas mystère : la suspicion d'un cas Ebola à la Réunion fin 2014, alors qu'il était directeur général du CHU de l'île, et, pendant près d'une semaine, la (non) gestion humaine du risque épidémiologique qui en a découlé ont largement contribué à l'écriture de « S.A.R.R.A ». Sa fascination pour l'intelligence artificielle et la « mise sous algorithme » de la réalité ont fait le reste.
« S.A.R.R.A., une intelligence artificielle », David Gruson, préface du Pr Guy Vallancien, eds. Beta Publisher, 320 pages, 19 juin, 12,99 euros
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