À l’issue d'un séminaire de réflexion consacré à l'intelligence artificielle « rêve ou cauchemar », la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) et la Société française de radiologie (SFR) ont dévoilé un projet inédit d'« écosystème français de l'IA dédié à l'imagerie médicale », au nom du G4* qui réunit toutes les composantes de la spécialité.
Si le contenu de ce projet ambitieux n'est pas arrêté, à commencer par son financement, l'objectif est de s’appuyer sur la masse de données existantes au sein des services d'imagerie médicale français depuis cinq ans – notamment à travers les dossiers patient de radiologie (PACS) dont la totalité des cabinets sont équipés. « Nous avons en France, grâce à l'activité des radiologues, un big data de plus de 500 millions de dossiers qui regroupent des dossiers images tous corrélés avec des comptes rendus archivés par les médecins dans de bonnes conditions, se félicite le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR. Cette nouvelle technologie permettra un progrès médical certain au service de nos patients ». L'étude des données entraînera « le développement d'algorithmes plus efficaces qui permettront une meilleure performance dans le diagnostic et par conséquent du soin », complète le Dr Marc Zins, secrétaire général de la SFR.
Pour la communauté radiologique française, le défi à la fois médical, technique, industriel et financier est bien de construire un système tricolore de l'IA consacré à l'imagerie qui soit « indépendant des GAFA américains et BATX chinois », à l'heure où la spécialité est percuté par la technologie de rupture de l'intelligence artificielle.
Horizon 2020
Les prochains mois seront consacrés à la recherche de ressources. Quant à l’adhésion massive de la spécialité, le président de la FNMR n'a pas de doutes. « Les 4 000 radiologues et 3 200 adhérents de la Fédération sont déjà convaincus du bien-fondé de ce projet d’exploitation des données. L’intelligence artificielle c’est l’avenir, et nous avons les moyens de le faire ! Nous espérons que ce projet permettra de maintenir l'indépendance de la radiologie française dans une vision humaniste au service de nos patients », a-t-il soutenu.
Les responsables cette intelligence artificielle « à la française » se donnent 18 mois à deux ans pour la mettre sur pied, dans le respect des règles éthiques et législatives. Les industriels seront sélectionnés sous la forme d’appel d’offres.
G4 : Collège des enseignants de radiologie de France (CERF). Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). Société française de radiologie (SFR). Syndicat des radiologues hospitaliers (SRH).
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