Avis sur un ECG, lésion dermato douteuse, patient diabétique déséquilibré…Depuis 2019, la télé-expertise permet à un médecin – généraliste le plus souvent – de solliciter un confrère pour un avis médical sécurisé et rémunéré. Mais le démarrage s'était révélé poussif, à défaut de tarifs incitatifs, les praticiens préférant des échanges plus traditionnels – mail, téléphone ou fax.
« Seules 40 % des télé-expertises sont cotées comme telles en France. La majorité se fait de façon informelle, sans rémunération », explique Baptiste Truchot, fondateur de Omnidoc, plateforme de télé-expertise. Jusque-là surtout, le champ d'application de la télé-expertise était restreint. Seul un tiers des patients – en ALD, en Ehpad, détenus, etc. – étaient éligibles. Désormais, cet acte est généralisé à l'« ensemble des patients », en vertu de l'avenant 9. « C’était la mesure la plus attendue, qui entrera en vigueur d’ici à la fin du mois de septembre », juge Baptiste Truchot. Un élargissement qui entraînera mécaniquement un surcroît d’activité pour les médecins adeptes de la télé-expertise.
Autre changement décisif : la revalorisation des tarifs associés. L’avenant fusionne les deux tarifs en vigueur (simple et complexe) pour s’aligner sur le prix le plus avantageux. À partir de mars 2022, le médecin requérant touchera 10 euros par demande, et son confrère requis pourra facturer 20 euros par télé-expertise (dans les deux cas, dans la limite de quatre actes par an pour un même patient).
Enfin, l’Assurance-maladie permet désormais au médecin requérant de coter directement l’acte au jour le jour. « Avant cela, c’était le spécialiste ou l’établissement de santé sollicité qui cotait la télé-expertise. Les revenus étaient versés une fois par an, en même temps que la ROSP », précise Baptiste Truchot. Une démarche fastidieuse, surtout en cas d’erreur. D’ici à 6 mois, les paiements seront versés sous deux jours environ.
En juillet dernier, la CNAM estimait à 2 000 environ le nombre de télé-expertises mensuelles cotées. Des chiffres très bas dépassés depuis. « On atteint entre 5 000 et 10 000 par mois et on peut espérer que l’avenant 9 augmente ce rythme », avance Baptiste Truchot, qui note sur sa plateforme une augmentation de 50 % des télé-expertises mensuelles.
Ophalmos et dermatos très demandés
Lancée en 2019, Omnidoc permet de mettre en relation des confrères souhaitant réaliser des télé-expertises, d’encadrer le suivi du patient et de gérer les rémunérations. Quelque 5 000 libéraux et une vingtaine de centres hospitaliers ont opté pour cette solution. « Les ophtalmos et les dermatos sont les plus sollicités », indique le fondateur de la plateforme, qui cite aussi les services de diabétologie et de médecine interne.
Étonnamment, ce sont les échanges généralistes/hôpital qui fonctionnent le mieux. Dans les services concernés, le nombre d’avis rendus pour télé-expertise varie de 10 à 100 par semaine. « Dans 99 % des cas, les télé-expertises restent locales, entre un généraliste breton et le CHU de Rennes par exemple », détaille le fondateur d’Omnidoc.
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