Toujours plus. Après l'ouverture mi-mars d'une offre de téléconsultation hors parcours de soins pour les patients ayant une suspicion de Covid-19, Doctolib annonce ce jeudi équiper gratuitement de son logiciel de gestion 80 centres de consultations éphémères Covid-19 ainsi qu'un tiers des SAMU de France (33 sur 104) d'une solution d'adressage rapide.
À ce stade, 8 000 rendez-vous ont été pris avec Doctolib dans ces centres de consultation Covid-19 qui accueillent des patients suspectés ou confirmés atteints de la maladie et ne présentant pas de signe de gravité.
Au SAMU cette fois, la fonctionnalité a permis aux régulateurs de prendre rendez-vous pour les patients qui les joignent par téléphone, dans une structure de soins adaptée : un médecin de ville ou dans un centre Covid-19 éphémère s’ils ne présentent pas de signes de gravité ou un centre de dépistage à l’hôpital en cas de symptômes graves. Près de 2 500 rendez-vous ont été adressés par les SAMU dans les centres de dépistage hospitaliers et plus de 1 000 dans les 80 centres Covid-19 et dans les cabinets de ville depuis le 1er avril.
Des médecins agacés
La société met en avant la gratuité de son outil de téléconsultation le temps de l'épidémie. Les médecins concernés (anciens comme nouveaux inscrits) économisent 79 euros par mois sur le volet des consultations vidéo même s'ils doivent continuer à s'acquitter de 129 euros mensuels pour l'accès au logiciel d'agenda qui complète l'offre.
Malgré cette stratégie, des voix s'élèvent dans la profession contre la licorne française. Des praticiens ont pointé du doigt le coût des frais bancaires associés au paiement par CB des patients en ligne. Sur community.doctolib.com, des médecins expliquent être prélevés d'1 % du montant qu'ils facturent lors de leur téléconsultation au titre des frais bancaires.
Plusieurs ont témoigné de leur colère sur le site. « Le montant de 1 % HT soit 1,4 TTC (négocié à la baisse ?), reste franchement énorme vu le volume de téléconsultations que nous allons effectuer entre mars et avril, voire plus. Les frais bancaires prélevés par nos banques sur nos opérations cartes bancaires sont forfaitaires depuis de nombreuses années, à partir d'un certain volume d'opérations et nettement moindres. Je pense très sincèrement que ces 1 % (hors taxe) sont inacceptables », témoigne Doc33. Un autre membre de la communauté, Lemach, abonde en ce sens. « Idem pour moi c'est plus honteux que maladroit, (...), je vais de ce pas prévenir tous mes amis généralistes et spécialistes de renoncer à s'inscrire sur Doctolib, c'est un miroir aux alouettes. »
Des frais contractuels
Contacté ce jeudi par « le Quotidien », Doctolib affirme travailler avec la plateforme Stripe, société prestataire pour gérer les frais de transaction bancaire associés au paiement par carte en ligne. C'est Stripe qui prélève les frais pour se rémunérer, assure Arthur Thirion, le DG de Doctolib France. « Doctolib prend zéro euro, et ça ne transite pas par nous », confirme-t-il.
Précisément, ces frais correspondent à 1 % hors taxes du montant de chaque téléconsultation réalisée (soit 0,25 euro prélevé). Le praticien est prélevé lorsque le patient utilise le paiement par carte bancaire. « Il est noté noir sur blanc sur le contrat d'adhésion l'existence de ces frais bancaires », explique Doctolib.
En revanche, Arthur Thirion assure que la majorité des médecins font du tiers payant. Il n'y a donc pas de prélèvement dans ce cadre. Selon le DG, « aucun médecin » n'aurait résilié son abonnement à Doctolib pour ce motif.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier