J’étais, il y a quelques mois encore, l’un des 458 internes en dermatologie en France. Ces années de travail, d’effort, d’apprentissage, d’émotions et de rencontres m’ont construit et m’ont permis, comme à tous les internes, de devenir le médecin et l’homme que je suis aujourd’hui. La dermatologie est une spécialité dynamique, qui, par sa grande diversité, sa richesse, mais aussi sa complexité, constitue une source d’épanouissement personnel et professionnel. Sa propension à naviguer entre divers domaines de la médecine, de l’immunologie à la cancérologie, en passant par la chirurgie, le laser et la pédiatrie, justifie parfaitement l’engouement des étudiants en médecine pour cette spécialité après les épreuves classantes nationales.
Peu de délai pour mettre en place la thèse
Au cours de son cursus de quatre ans, l’interne en dermatologie effectue cinq semestres dans la spécialité, ainsi que trois semestres libres qui sont l’occasion de façonner sa formation théorique et pratique selon ses centres d’intérêt : médecine interne, maladies infectieuses, chirurgie, cancérologie…
Avec la réforme de l’enseignement, l’interne débute sa formation par une année socle comportant au moins un stage de dermatologie en CHU. C’est une très bonne initiative pour en découvrir rapidement la pratique, mais aussi la rigueur nécessaire au quotidien.
Cette année socle est suivie de deux années d’approfondissement, à la fin desquelles les internes auront à soutenir leur thèse de médecine. Cette mesure oblige les jeunes internes à déterminer très rapidement leur sujet de thèse, en général dès la fin de leur première année d’internat. Un délai souvent un peu court pour connaître ses domaines d’intérêt dans le vaste monde de la dermatologie.
Un stage en ville apprécié
Au cours de la deuxième année d’approfondissement, ou de l’année suivante de consolidation, une nouveauté a été intégrée, se rapprochant du modèle utilisé depuis déjà longtemps par les internes en médecine générale : il sera possible de faire un stage chez les dermatologues de ville, en lien avec les services hospitaliers ou hospitalo-universitaires, selon un programme pédagogique concerté. Cette mesure est particulièrement bien accueillie, à la fois par les internes, qui vont pouvoir découvrir le travail en libéral (qui sera le leur pour la majorité d’entre eux), mais également par les dermatologues libéraux, heureux de pouvoir transmettre leur savoir aux internes, de partager avec eux, et de pouvoir ainsi entretenir un lien privilégié avec le système hospitalo-universitaire.
Enfin, la recherche clinique et fondamentale, dans le cadre des masters et thèses de science est à encourager chez les internes motivés et à intégrer dans le nouveau cursus d’enseignement.
Chef de clinique assistant du service de dermatologie de l’hôpital Nord (Marseille), président de l’Association marseillaise des jeunes dermatologues
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