L’acquisition du capital osseux se fait principalement au moment de la puberté. Elle est conditionnée à 80 % par des facteurs génétiques, et les filles dont la mère a souffert d’ostéoporose ont le plus souvent un capital osseux plus bas que les autres. « Lors de cette étape péripubertaire, plusieurs interventions, en particulier nutritionnelles avec une alimentation riche en calcium, ont montré une amélioration de la DMO. Mais cet effet reste modéré et il disparaît à l’arrêt de l’intervention », explique le Dr Florence Tremollières (hôpital Paul-Viguier, Toulouse).
Le fait de s’exposer régulièrement au soleil, d’avoir une activité sportive en charge peut aussi être bénéfique même si ces éléments ne jouent qu’une faible part dans la variance du capital osseux qui reste majoritairement sous la dépendance des facteurs génétiques.
La ménopause, moment clé
Autre moment d’intervention capital, la ménopause. L’enjeu est de dépister les femmes qui l’aborderaient, du fait d’une hérédité défavorable, avec un capital osseux déjà diminué et seraient donc plus exposées au risque fracturaire. En l’absence de gène identifié, la part génétique ne peut être appréhendée qu’en recherchant une prédisposition à l’ostéoporose et aux fractures de fragilité dans la famille maternelle ou paternelle.
La recherche des autres facteurs de risque - ménopause précoce, corticothérapie au long cours, IMC faible, peau claire, faible exposition au soleil, tabac ou alcool - aboutira à proposer une ostéodensitométrie, puis un éventuel traitement de l’ostéoporose en fonction du T-score et des autres facteurs cliniques de risque. D’autres facteurs de risque devraient être pris aussi en considération maintenant, comme l’obésité qui aggrave le risque de fracture en cas de chute et le diabète de type 2 qui expose à un risque fracturaire plus élevé à DMO normale voire élevée.
Le poids de l’hérédité justifie que le seul antécédent familial de fracture du col fémoral chez un parent au 1er degré permet le remboursement de l’ostéodensitométrie. Ce dépistage du risque osseux dès le début de la ménopause est essentiel, non seulement pour les conséquences fonctionnelles d’une fracture mais aussi pour son impact sur la mortalité globale. « Pourtant, il est de moins en moins pratiqué, et après les craintes suscitées par le THS et certains anti-ostéoporotiques, il recule même de 6 % par an ! », déplore l’endocrinologue.
Avant la ménopause, même en cas d’antécédents familiaux, il n’y a aucun intérêt à faire un dépistage de l’ostéoporose en l’absence de moyens thérapeutiques autres qu'une éventuelle supplémentation vitamino-calcique. En revanche, ils amènent à revoir avec la femme la nécessité de l’arrêt du tabac, d’une nutrition riche en calcium, de l’exposition au soleil, d’une activité physique adaptée, et du maintien du poids.
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