Parce qu’il n'y a pas une mais des BPCO, les pneumologues tentent de trouver des critères leur permettant de mieux cerner le profil de chaque patient afin d’affiner les prises en charge.
Une classification en phénotypes selon le contexte clinique – cardio-vasculaire, cachectique, métabolique, psychologique... – permettrait d'associer au traitement de la BPCO des accompagnements plus spécifiques selon le contexte clinique.
La présence d'un cluster inflammatoire pourrait affiner encore le profil des patients. Dans la cohorte ECLIPSE, présentée par le Pr Alvar Agusti (Barcelone), le dosage de six marqueurs – leucocytes, CRP, IL-6, IL-8, fibrinogène et TNF-α – a mis en évidence un « inflammome » plus fréquent chez les patients BPCO que chez les sujets sains, fumeurs ou non. Surtout, après 3 ans de suivi, et pour une atteinte respiratoire identique, la présence de cet « inflammome » augmente la mortalité toute cause (13 vs. 2%) et les exacerbations (1.5 vs. 0.9% par an, p<0.001). Cet état inflammatoire chronique pourrait donc favoriser les complications pulmonaires et extra-pulmonaires de la BPCO et en particulier les évènements athéro-thrombotiques.
« On attend d'autres données pour savoir comment ces résultats pourraient être utilisés pour la stratification du risque, mais cela ouvre de nouvelles perspectives, indique le Dr Laurent Portel (pneumologue, CH de Bergerac). On pourrait déjà envisager de prescrire un profil inflammatoire simple (leucocytes, CRP et fibrinogène) à nos patients atteints de BPCO. La présence d'éléments inflammatoires pourrait alors nous inciter à proposer par exemple un bilan cardio-vasculaire approfondi, à envisager un traitement plus agressif, à réfléchir à la place d’éventuels traitements modulant cette inflammation et à se poser la question d’un suivi plus rapproché du fait de son impact en termes de morbi-mortalité sur les patients atteints de BPCO. »
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