S’il est clairement établi que les gammapathies monoclonales de signification indéterminée (MGUS) constituent un facteur de risque de fracture ostéoporotique, l’influence des caractéristiques de la gammapathie (type de chaîne, poids de la protéine monoclonale) sur le surrisque de fracture varie selon les études publiées. Pour la première fois, une étude prospective s’est penchée sur cette question et a cherché à identifier les facteurs de risque d’ostéoporose chez des patients porteurs de MGUS.
La particularité de cette étude menée par la Pr Béatrice Bouvard (CHU d’Angers) est d’avoir bien phénotypé les patients à l’inclusion, tant sur le plan osseux qu’hématologique. 1 160 patients (âge moyen 67,8 ans) atteints de MGUS de découverte récente ont été inclus depuis 2008. Tous ont eu le même bilan hématologique et osseux (données cliniques, biologiques, radiographies du rachis, ostéodensitométrie…). Deux sous-groupes ont été différenciés : les patients IgM (30,3 %) et les patients non-IgM [IgG (52,3 %) + IgA (10,9 %)]. Dans le groupe IgM, les patients étaient plus âgés et surtout de sexe masculin. Dans le groupe non IgM, le sex-ratio était équilibré et les patients étaient plus jeunes.
Âge, sexe féminin et IMC
Au total, 23,1 % des patients avaient une ostéoporose au moment du diagnostic de MGUS. L’ostéoporose était définie par la présence d’une fracture vertébrale lombaire ou thoracique prévalente (7,1 %), un antécédent de fracture ostéoporotique (12,8 %) ou un T-score de DMO ≤ -2,5 (13,9 %). « Dans notre population, le pourcentage de fractures vertébrales est plus faible que dans la littérature car nous avons éliminé les fractures traumatiques et les déformations vertébrales et avons retenu le diagnostic de fracture vertébrale ostéoporotique sur des critères quantitatifs et qualitatifs », fait remarquer la spécialiste.
Les résultats de l’étude « montrent que les facteurs de risque d’ostéoporose dans cette population sont les facteurs classiques (sexe féminin, âge, IMC). Les caractéristiques de la gammapathie monoclonale non-IgM n’interviennent pas. Dans les formes IgM, la concentration du pic monoclonal est associée de manière indépendante au risque d’ostéoporose globale, mais ceci doit être confirmé avec davantage de patients. Le recrutement se poursuit avec un suivi prospectif à 3 et 10 ans », conclut la Pr Bouvard.
D’après un entretien avec la Pr Béatrice Bouvard (CHU d’Angers)
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