« Dans la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) exsudative, les innovations visent à un effet thérapeutique plus durable et si possible un meilleur assèchement de l’exsudation » indique le Pr Salomon-Yves Cohen (Paris). Dans des études de phase II, la thérapie génique avec un virus transfectant un gène codant pour un anti-VEGF permettrait de réduire le nombre d’injections avec une bonne tolérance, qui doit cependant être confirmée et pour un coût qui pourrait être très élevé. Plus avancé, un implant rechargeable relargue en continu du ranibizumab au niveau vitréen, avec des résultats comparables aux injections intravitréennes (IVT) classiques et pas d’injection supplémentaire pour plus de 90 % des patients. Le rapport bénéfice/risque est acceptable, les effets indésirables étant essentiellement liés à la couverture de l’implant par la conjonctive, mais la technique se révèle complexe et se pose la question de son intérêt dans un contexte où les anti-VEGF ont une durée d’action de plus en plus longue. En effet, la combinaison d’un anti-VEGF avec un biopolymère qui permettrait d’espacer les injections de 6 mois va faire l’objet d’une phase II. Une double inhibition, avec l’association à un anti-VEGF d’un anti-Ang-2 qui protège les vaisseaux normaux, permet d’espacer d’au moins 3 mois les injections chez 80 % des patients et pourrait être commercialisée en 2023. La question du brolucizumab agite les ophtalmologistes – et les patients – car cette petite molécule assèche mieux les DMLA, avec un effet plus durable que les anti-VEGF classiques, y compris dans des formes résistantes. Mais la France est le seul pays à ne pas en disposer, la HAS l’ayant pour l’instant récusé en raison de la survenue possible de cas rares de vascularites ou occlusions vasculaires.
Thérapie génique La DMLA atrophique reste toujours orpheline de traitements efficaces, mais de nouvelles thérapeutiques semblent prometteuses. Jusqu’ici, les molécules luttant contre l’inflammation par l’inhibition du complément n’ont pas tenu leurs promesses mais deux nouveaux produits sont en phase III. Les études avec la doxycycline orale sont toujours en cours. Les neuroprotecteurs ont montré des résultats intéressants pour ralentir la croissance de l’atrophie. L’ALK-001, une forme modifiée de vitamine A prise par voie orale, est actuellement en phase III. Enfin, les thérapies géniques progressent dans la DMLA atrophique, de même que les cellules souches, qui ont montré des résultats encourageants sur l’acuité visuelle, l’atrophie et la régénération rétinienne. « Les implants rétiniens ont apporté la preuve de leur faisabilité, et le système Prima d’une Medtech française a reçu le feu vert pour une étude européenne » se félicite le Dr Mayer Srour (Créteil).
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