Rhumatismes inflammatoires chroniques

Un inhibiteur de JAK étend ses indications et se développe en une prise quotidienne

Par
Publié le 29/09/2020

Après la polyarthrite rhumatoïde (PR), le tofacitinib (Xeljanz) est également remboursé, depuis le 25 juin 2019, dans le rhumatisme psoriasique (RPso) et la rectocolite hémorragique (RCH). Il bénéficiera aussi très prochainement d’une nouvelle forme orale à libération prolongée (LP) dans la PR.

Crédit photo : Phanie

Inhibiteur sélectif de la famille des Janus Kinases (JAK), le tofacitinib inhibe préférentiellement les JAK1 et JAK3. Il atténue ainsi la signalisation des interleukines (IL-2, 4, 6, 7, 9, 15, 21) et des interférons de type I et II, entraînant une modulation des réponses immunitaire et inflammatoire. Indiqué depuis 2017 pour les patients atteints de PR, cet inhibiteur de JAK est également pris en charge par la sécurité sociale depuis 2019 dans le RPso et la RCH, au tarif de 696 euros (5 mg) et 1360 euros (10 mg).

Une nouvelle forme LP dans la PR

Si le tofacitinib est jusqu’ici administré par voie orale en deux prises de 5 mg, une forme à libération prolongée (LP) devrait être prochainement disponible et remboursée dans la PR, permettant d’administrer 11 mg en une seule prise quotidienne. « Les caractéristiques pharmacocinétiques de cette forme LP sont équivalentes à celles obtenues avec l’administration de 5 mg deux fois par jour », précise le Pr Pascal Richette (hôpital Lariboisère, Paris). Cette nouvelle forme galénique ne sera cependant pas disponible dans le RPso et la RCH, indications dans lesquelles elle devrait également être développée.

Dans le RPso, après échec au MTX et/ou aux anti-TNF

En association au méthotrexate (MTX), le tofacitinib est indiqué depuis juin 2018 dans le RPso actif chez les patients adultes ayant présentés une réponse inadéquate ou une intolérance à un traitement de fond antirhumatismal (DMARD) antérieur. En pratique, la commission de la transparence considère que la place du tofacitinb est principalement après échec aux DMARDs et aux anti-TNF. Quant aux recommandations 2019 de l’EULAR, elle le situe après les DMARDs si une biothérapie ne peut être administrée.

Il a été évalué à travers les essais de phase III OPAL Broaden (patients prétraités par DMARDs) et OPAL Beyond (après échec aux anti-TNF). « Sur le critère d’efficacité ACR20 (20 % d’amélioration sur les arthrites périphériques) à trois mois, il existe avec le tofacitinib (5 mg deux fois/jour) une différence significative versus placebo (50 % vs 33 %, p = 0,01, dans l’étude OPAL Broaden), selon une amplitude environ équivalente à celle de l’adalimumab (52 % vs 33 %) », explique le Pr Richette. Cela se traduit également sur l’amélioration de la qualité de vie. De plus, les résultats de l’étude d’extension OPAL Balance ont confirmé le maintien de l’effet du tofacitinib. Après arrêt du MTX, il est d’ailleurs aussi efficace en monothérapie qu’associé au MTX. « En termes de tolérance, on s’attend à avoir sous tofacitinib davantage d’infections bactériennes et virales, notamment avec le virus herpès/zona », ajoute le Pr Richette. L’arrivée du vaccin en France pourrait à l’avenir améliorer cet aspect. D’autre part, un programme de développement du tofacitinib est en cours dans l’arthrite juvénile idiopathique et la spondyloarthrite ankylosante.

D’après la conférence de presse du laboratoire Pfizer, le 8 juillet 2020

Karelle Goutorbe

Source : lequotidiendumedecin.fr