L'Agence européenne du médicament (EMA) vient de donner l'autorisation de mise sur le marché (AMM) à la combinaison associant nivolumab, un anti-PD1, et ipilimumab, un anti-CTLA4, en première ligne de traitement du cancer du rein au stade avancé à risque intermédiaire et élevé. C'est la première AMM accordée en Europe à une association de 2 immunothérapies dans le cancer.
Cette décision s'appuie sur les résultats de l'étude de phase 3 CheckMate-214, arrêtée prématurément en raison des résultats clairement favorables à la combinaison
Arrêt prématuré de l'étude
Dans cette étude randomisée ayant inclus 847 patients, l'analyse intermédiaire avait montré une survie globale supérieure dans le groupe nivolumab (3 mg/kg IV) + ipilimumab (1 mg/kg IV) par rapport au groupe sunitinib (50 mg/jour PO), une thérapie ciblée considérée comme le traitement de référence.
La double immunothérapie est administrée par voie IV (30 minutes chacune à la suite le même jour) toutes les 3 semaines pour 4 doses, suivie d'une monothérapie par nivolumab toutes les 2 semaines. La thérapie ciblée est administrée une fois par jour pendant 4 semaines.
Meilleure survie globale, survie médiane non atteinte
Actuellement, moins de 50 % des patients ayant un carcinome rénal métastatique survivent au-delà de 2 ans. L'association d'immunothérapie s'accompagne d'un taux de réponse complète de près de 10 % et d'une amélioration significative de la survie globale avec moins d'événements indésirables graves que le sunitinib.
Le risque de décès était diminué de 37 % de façon significative chez ces patients à risque intermédiaire et élevé. Les bénéfices sur la survie globale étaient indépendants de l'expression de PD-L1. Le taux de réponse objective (réponse complète + réponse partielle) était plus élevé pour l'association avec 41,6 % (n = 177/425) par rapport à 26,5 % pour le groupe sunitinib (n = 112/422), de même que le taux de réponse complète (9,4 % dans le groupe nivolumab + ipilimumab versus 1,2 % dans le groupe sunitinib).
Chez les patients répondeurs, la durée médiane de réponse n'a pas été atteinte dans le groupe nivolumab + ipilimumab, tandis qu'elle est de 18,2 mois pour le groupe sunitinib. Il y a eu un peu moins d'événements indésirables de grade 3 et 4 pour l'association (65 % versus 76 %).
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