« La rhumatologie interventionnelle nécessite de nombreux échanges entre les praticiens, cette spécialité dans la spécialité se développe surtout par le biais de formations spécifiques, rappelle le Dr Henri Lellouche. Il existe plusieurs diplômes universitaires qui permettent cette formation et des groupes de rhumatologues libéraux travaillent à l’homogénéisation des techniques et des pratiques. De plus en plus de jeunes praticiens se forment à la rhumatologie interventionnelle, ce qui se traduit par une amélioration de la qualité des gestes diagnostics ou thérapeutiques qui sont au cœur de la pratique quotidienne de la rhumatologie, en 2 014 ».
Le développement de l’échographie en milieu rhumatologique a permis de simplifier les gestes, de les rendre plus précis et souvent moins douloureux. La ponction lavage des calcifications d’épaule sous échographie au cabinet médical en est une parfaite illustration.
Certains gestes constituent une véritable alternative à la chirurgie et l’on compte désormais au moins un praticien par CHU formé à la pratique de l’aponévrotomie à l’aiguille dans la maladie de Dupuytren.
Les progrès passent aussi par la rédaction de recommandations en lien avec la Haute autorité de santé. Les nouvelles recommandations sur les gestes percutanés édictées en 2 013 par la HAS (1) soulignent qu’un certain nombre d’infiltrations peuvent être réalisées chez les patients prenant des antiagrégants plaquettaires, voire des anticoagulants. « Des gestes qui doivent bien sûr être confiés à des praticiens expérimentés », insiste le Dr Lellouche.
La rhumatologie interventionnelle gagne en maturité et la place de certains gestes pratiqués parfois depuis longtemps est aujourd’hui validée par des études rigoureuses. C’est notamment le cas de l’infiltration de première intention dans les syndromes du canal carpien non déficitaires. Parallèlement, les effets indésirables des techniques sont aujourd’hui mieux contrôlés et les gestes évoluent. Ainsi, après une période de débat, un relatif consensus sur les voies d’abord au niveau du rachis semble être établi. Les infiltrations articulaires postérieures et surtout épidurales doivent être privilégiées et nécessitent parfois un contrôle radioscopique, voire dans l’avenir un simple contrôle échographique.
D’après un entretien avec le Dr Henri Lellouche, hôpital Lariboisière, Paris.
(1) http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-12/fic…
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