Ce "pessimisme", entretenu par le sentiment d’avoir été injustement lésé par la maladie, recouvre trois dimensions : amplification des douleurs, sentiment d’impuissance, ruminations morbides. En découle un risque de modification de traitement et/ou de non reprise du travail, alors que le patient est objectivement très amélioré.
Une étude pilote menée auprès de 140 patients sous biothérapies retrouve des scores de catastrophisme très élevés chez un quart des sujets ayant une polyarthrite rhumatoïde ( 59 femmes et 27 hommes) mais aussi chez un quart de ceux présentant une spondylarthrite (SpA) (37 hommes et 27 femmes). Dans les SpA, les scores de catastrophisme étaient aussi élevée voire plus que dans la PR, les patients déclarant se sentir très mal compris par leur entourage professionnel, voire familial. "Les scores de catastrophisme n’avaient pas encore été évalués sous biothérapie dans la PR ou chez les patients souffrant de SpA", note le Dr Berthelot, avant de souligner la nécessité de réaliser des études longitudinales.
Un trait de caractère fréquent mais mal détecté
Pour le praticien, tout l’enjeu est de repérer ces sujets. Dans l’étude 50 % des catastrophistes n’avaient pas été « devinés » et la moitié de ceux considérés comme catastrophistes ne l’étaient pas. Les scores ne sont pas corrélés à l’ancienneté de la maladie, ni au jugement du patient sur l’activité actuelle de son rhumatisme.
Le repérage précoce de ces patients semble essentiel afin de proposer une prise en charge adaptée, qui pourrait se baser sur des consultations d’annonce dédiées (afin d’éviter que le catastrophisme ne se
« cristallise » alors), et sur une thérapie cognitivo-comportementale. "ll faut faire prendre conscience au patient de ce trait de caractère qui peut s’exacerber avec la maladie, précise le Dr Jean-Marie Berthelot. Cela prend du temps et nous ne sommes pas assez formés au dépistage et à la prise en charge de ces personnalités pourtant fréquentes."
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