DANS L’OSTÉOPOROSE postménopausique, les médecins généralistes sont à la recherche de paramètres cliniques simples pour identifier le patient à risque, pour éviter les examens inutiles chez la personne âgée. Dans ce contexte, mesurer la patiente à l’aide d’une toise et comparer la taille obtenue à celle déclarée par la patiente à l’âge de 20 ans ou figurant sur sa carte d’identité apparaît comme un bon indicateur des pathologies du rachis : scoliose, disques pincés et surtout fractures vertébrales, signe majeur, précurseur d’autres fractures notamment des fractures du col du fémur (75 % des patientes avec fractures du col du fémur ont des fractures vertébrales).
Perte de 5 cm.
D’après les résultats de l’enquête « Mesurer », mise en uvre auprès de médecins généralistes de 22 régions françaises, il ressort qu’une perte de taille de plus de 5 cm est le seuil significatif à partir duquel des examens radiologiques doivent être indiqués ; c’est « un seuil significatif pour une suspicion de fractures vertébrales qu’elles soient symptomatiques ou non ». Les examens radiologiques sont « rentables » dans ce schéma, « la détection radiologique de fractures vertébrales est hautement probable », souligne le Pr Christian Roux.
L’utilisation de la toise est peu répandue dans les cabinets des médecins généralistes, excepté pour les enfants. C’est pourtant, précise le Pr Legrand, « un outil simple dans les pathologies du rachis, dans l’ostéoporose, non seulement pour fournir des indications sur les sujets ayant besoin d’examens radiologiques, d’une thérapie, mais également pour assurer le suivi d’un traitement ». Se reposer sur l’interrogatoire pour estimer la taille des patientes ménopausées de plus de 60 ans n’est pas fiable. Dans cette étude, il apparaît que les patientes interrogées sous-estiment leur taille : la diminution de la taille étant perçue comme inéluctable, normale avec l’âge…
D’après une conférence de presse des laboratoires MSD avec pour intervenants les Prs Erick Legrand (service de rhumatologie, Angers) et Christian Roux (service de rhumatologie, hôpital Cochin, Paris).
*Observatoire « Mesurer » : cette enquête épidémiologique, transversale observationnelle multicentrique a été menée, courant 2008, auprès de 1 783 médecins généralistes et 224 rhumatologues, qui ont inclus chacun 5 patientes âgées de 60 ans et plus, quel que soit leur motif de consultation. Cette étude avait pour objectif d’évaluer la perte de taille des femmes ménopausées, d’estimer la connaissance de leur taille par les patientes et de préciser le seuil de perte de taille à partir duquel on doit évoquer la présence de fractures vertébrales.
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