L’ARTHROSE du genou touche le plus souvent le compartiment interne. La prise en charge traditionnelle consiste à réduire la douleur, améliorer la fonctionnalité et accroître la qualité de vie, tout en minimisant les effets adverses du traitement. La prise en charge moderne vise aussi à réduire la détérioration structurelle. Depuis le début des années 2000, des travaux ont montré que l’accroissement de la charge dans le compartiment interne du genou constitue un important facteur de risque de progression de l’arthrose de ce compartiment. Tout naturellement, il est logique d’étudier des traitements non chirurgicaux visant à réduire cette charge du compartiment interne.
La semelle latérale en coin constitue un traitement pas cher capable de soulager le compartiment interne du genou Ces coins sont recommandés par 13 recommandations internationales sur 14 dans l’arthrose du genou. Pourtant, les études, limitées, n’ont pas montré d’impact significatif sur les symptômes de l’arthrose.
Clinique et IRM.
C’est dans ce contexte que des Australiens ont mis en place un essai contrôlé pour évaluer l’efficacité de semelles latérales par rapport à des semelles contrôles portées chaque jour pendant douze mois, cela en ce qui concerne l’amélioration clinique et le ralentissement de la progression structurelle de la maladie.
Dans cette étude ont été inclus 200 patients, de 50 ans ou plus, présentant un diagnostic (clinique et radiologique) d’arthrose du compartiment interne du genou légère à modérément sévère.
Les patients devaient porter les semelles de façon bilatérale tous les jours. La semelle latérale de 5° concernait tout le bord latéral du pied. Les semelles contrôles (groupe contrôle) étaient facilement compressibles, donc sans effet de semelle en coin.
Le critère primaire symptomatique était la modification de la douleur du genou (semaine écoulée) mesurée sur une échelle en 11 points. Le critère primaire structurel était la modification de volume du cartilage tibial interne à l’IRM. Les critères cliniques secondaires incluaient des modifications dans la douleur, la fonctionnalité, la raideur et la qualité de vie liée à la santé. Les critères structurels secondaires incluaient la progression des lésions du cartilage interne et des lésions de la moelle osseuse.
Résultats : on n’a pas constaté de différence entre les groupes dans les critères primaires : douleur (-0,3 points), modification du volume du cartilage (- 0,4 mm). Aucune différence n’a été observée dans les critères secondaires.
« Les semelles latérales en coin portées pendant douze mois n’apportent aucun bénéfice symptomatique ou structurel par rapport aux semelles plates contrôles », concluent les auteurs.
BMJ online (BMJ 2011;342:d912).
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