LA FORCE musculaire à l’adolescence a été évaluée sur des tests mesurant la force de préhension de la main et la force des muscles de membres inférieurs : test de saut, test d’extension de la jambe. Des tests validés et choisis par les chercheurs, qui les qualifient de fiables pour être associés à des données générales sur la santé. L’étude montre d’abord qu’une mauvaise force musculaire à l’adolescence est fortement liée à des décès prématurés (avant l’âge de 55 ans) de toutes causes (risque réduit de 20 à 35 %), indépendamment de l’IMC ou de la PAD. « La taille de ces associations est similaire à celle de facteurs de risque classiques, tels que l’IMC et la TA. »
L’étude montre une association entre masse musculaire et réduction des décès prématurés par maladies cardiovasculaires, indépendamment, là aussi, de l’IMC et de la TA.
Les adolescents les plus costauds ont une réduction de 65 % de la probabilité de présenter une maladie psychiatrique, comme la schizophrénie ou les troubles de l’humeur. « Les individus plus faibles musculairement pourraient être plus vulnérables sur le plan mental », commentent les auteurs.
Les adolescents plus forts ont également un risque de suicide réduit de 20 à 30 %.
Par ailleurs, l’étude ne montre pas d’association avec la mortalité due au cancer.
Plus d’un million d’adolecents suivis pendant vingt-quatre ans.
L’équipe de chercheurs, conduite par le Pr Finn Rasmussen (Karolinska Institute, Suède), a inclus 1 142 599 garçons adolescents, âgés de 16 à 19 ans au début de l’étude, qui ont été suivis pendant vingt-quatre ans.
Pendant cette durée, 26 145 participants sont décédés. Le suicide est la cause de décès la plus fréquente chez les jeunes adultes (22,3 %), suivie par les cancers (14,9 %) et les causes cardiovasculaires (7,8 %). « Les adolescents dans les dixièmes les plus faibles musculairement, présentent de loin le risque le plus élevé de mortalité de différentes causes. » Calculés pour 100 000 personnes-années, les taux de mortalité de toutes causes s’établissent entre 122,3 pour les plus faibles et 86,9 pour les plus forts. Les nombres correspondances pour la mortalité cardiovasculaire sont de 9,5 et 5,6 ; et, pour la mortalité par suicide, ils sont de 24,6 et 16,9.
Les auteurs rappellent que, chez les adultes, la force musculaire a été associée à la mortalité, d’une part, de toutes causes et, d’autre part, de causes cardiovasculaires. De la même façon, une bonne forme cardio-respiratoire est associée à une meilleure santé mentale chez les adultes. En revanche, on ne sait pas si une force musculaire plus importante, à tous les âges, s’associe à une meilleure évolution en terme de santé mentale et de prévention du suicide. Cette étude apporte quelques éléments de réponse à cette question. Des éléments qui sont utilisables pour alimenter des recommandations, notamment du suicide, la première cause de décès chez les adultes jeunes (25-44 ans).
British Medical Journal, 2012 ; doi :10.1136/bmj.e7279.
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