Démarche diagnostique et conduite à tenir

Déficit sensitivomoteur des membres inférieurs

Publié le 22/11/2012
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Crédit photo : PHANIE

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Marche, escalier, chaise, steppage

En cas de déficit sensitivomoteur des membres inférieurs, le motif de consultation peut être moteur ou sensitif. Le déficit moteur peut être à l’origine de troubles de la marche, à la montée des escaliers ou à se lever d’une chaise, mais aussi un steppage. Les troubles sensitifs sont variables, hypoesthésie ou engourdissement, paresthésies, douleurs neuropathiques, radiculalgie ou trouble de l’équilibre.

Examen

L’examen peut retrouver un syndrome pyramidal avec réflexes vifs, polycinétiques et surtout diffusés, signe de Babinski, spasticité, en faveur d’une atteinte centrale. Il peut également mettre en évidence un syndrome neurogène périphérique, les réflexes étant diminués ou abolis, avec amyotrophie, fasciculations. Toutefois, dans les premières heures, une compression médullaire aiguë est fréquemment à l’origine d’une paraplégie flasque sidération des faisceaux pyramidaux. Dans ce cas le signe de Babinski est essentiel.

Topographie

La détermination de la topographie de l’atteinte sensitive est le deuxième élément majeur à préciser. En effet, un niveau sensitif sus-jacent à l’aine fait obligatoirement évoquer une atteinte médullaire. L’étage T4 correspond au mamelon, l’étage T6 à la xiphoïde et l’étage T10 à l’ombilic. Une anesthésie en selle oriente vers un syndrome de la queue-de-cheval. Une atteinte distale des membres inférieurs doit être caractérisée par sa longueur ou systématisée en tronc nerveux ou en racine. Des troubles vésicosphinctériens, enfin, peuvent être présents dans une atteinte de la moelle ou de la queue-de-cheval. Un sondage urinaire rapide peut être nécessaire.

Trois urgences

Les urgences à évoquer en premier lieu sont un syndrome de la queue-de-cheval, une compression médullaire - qui imposent tous les deux un avis neurochirurgical - et un syndrome de Guillain Barré, qui nécessite une orientation immédiate vers un service d’urgences.

Entretiens de Bichat. D’après la communication de C. Labeyrie (Service d’Électrophysiologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris)

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9194