Les patients atteints de schizophrénie peuvent, désormais, bénéficier d'un traitement administré seulement quatre fois par an.
L'antipsychotique Trevicta est indiqué en injection trimestrielle (intramusculaire) de palmitate de palipéridone dans le traitement d'entretien de la schizophrénie chez les patients adultes, cliniquement stables, sous injections mensuelles de Xeplion (palmitate de palipéridone). « Cette fréquence d'administration trimestrielle est nouvelle dans le cadre de la prise en charge de la schizophrénie. Elle permet de favoriser l'observance et de diminuer les rechutes qui sont, à coup sûr, délétères pour le patient », souligne Sophie Bouju, directeur médical Neurosciences de Janssen France. Trevicta étend la gamme de la palipéridone qui comprend déjà une forme orale quotidienne (non disponible en France) et une forme en injection mensuelle. « La palipéridone (qui est le métabolite actif de la rispéridone, molécule utilisée depuis près de 30 ans), est un principe actif connu depuis 20 ans. Trevicta bénéficie, ainsi, d'un principe actif pour lequel il existe un grand nombre de données en vie réelle », confie Sophie Bouju.
Allonger le délai avant rechute
Dans le cadre de la prise en charge des problèmes d'observance, les chercheurs de Janssen ont, d'abord, comparé le délai avant rechute entre la forme orale de palmitate de palipéridone et la forme à libération prolongée en injection mensuelle. Ils ont, ainsi, observé un délai avant rechute plus long avec la forme à libération prolongée. D'autres travaux leur ont, ensuite, permis de montrer qu'un traitement ayant une forme à libération prolongée encore plus longue (injection trimestrielle) permet d'allonger davantage le délai avant rechute. Un patient sous Trevicta doit, au préalable, avoir été stabilisé sous Xeplion pendant au moins quatre mois et avec deux injections à la même posologie. « Ce critère permet de tester la tolérance du patient sous palmitate de palipéridone et d'établir la dose d'équivalence entre Xeplion et Trivecta », précise Sophie Bouju. La dose de Trevicta adaptée à un patient correspond à 3,5 fois la dose de Xeplion utilisée précédemment chez ce même patient. « Quatre injections de Xeplion permettent d'obtenir une concentration plasmatique de palipéridone qui permet d’agir sur les symptômes psychotiques et - lorsque le relais est effectué avec Trevicta - ce taux se maintient ; la couverture antipsychotique est constante. Par ailleurs, les concentrations plasmatiques deviennent de plus en plus "lissées" avec Trevicta, ce qui permet d’éviter de trop grandes variations de concentrations plasmatiques du principe actif et, ainsi, certains effets secondaires ou des problèmes de moindre efficacité », note Sophie Bouju.
Trevicta a obtenu son AMM européenne en mai 2016 et l'avis positif de la commission de transparence en octobre 2016, lui conférant un SMR important et un ASMR V. Associé à une intervention psychosociale (psycho-éducation, thérapies cognitives et comportementales, Club House*…), Trevicta contribue au rétablissement des patients. « Les traitements médicamenteux efficaces associés aux prises en charge non médicamenteuses peuvent diminuer les complications de la schizophrénie (rechutes, comorbidités, addictions, idées suicidaires…) et contribuer à modifier l'image négative de cette pathologie au sein de la population. L'objectif étant de prévenir, le plus possible, les difficultés survenant à la suite de l'émergence de la pathologie : complications, chronicité et handicap », conclut le Pr Pierre Thomas, chef de pôle de psychiatrie au CHRU de Lille.
Conférence de presse de Janssen
* Le Club House Paris est un lieu d'activités de jour pour les patients permettant de rompre l'isolement, de faciliter l'insertion sociale et professionnelle et de lutter contre la stigmatisation des maladies mentales : www.clubhousefrance.org
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