Les comportements suicidaires figurent parmi les premières causes de décès chez les adolescents et les jeunes adultes. Des chercheurs de Harvard ont réalisé une étude épidémiologique sur le suicide en prenant en compte les comportements suicidaires non léthaux : idées suicidaires, suicides planifiés et tentatives de suicide.
L’enquête a été menée chez 6 483 adolescents (de 13 à 18 ans). Elle s’est appuyée sur un entretien en face à face avec le jeune sujet et un questionnaire à remplir par les parents (participants de la grande enquête NCS-A National Comorbidity Survey replication Adolescent supplement). On a mesuré les idées, plans et tentatives sur la vie entière.
« Notre étude présente des données représentatives au niveau national. (…) Nous estimons que 12,1 % des adolescents américains ont des idées suicidaires, que 4 % élaborent des stratégies de suicide et que 4,1 % font une tentative de suicide. »
« Environ un tiers des jeunes ayant des idées suicidaires vont par la suite élaborer un/des plans pour les mettre en œuvre. Et 60 % de ceux qui sont allés jusqu’au plan, vont faire une véritable tentative de suicide. »
Sous-jacent, un désordre relevant de DSM IV.
La vaste majorité des adolescents ayant ces idées et ces comportements autolytiques présentent un désordre mental relevant du DSM-IV tels que : troubles de la catégorie « peur et colère » (phobies), troubles de la catégorie « détresse » (détresse de séparation, syndrome de stress post-traumatique, anxiété généralisée), TDAHA (trouble déficit de l’attention/hyperactivité), trouble dépressif et/ou dysthymie, abus de substances, troubles des conduites, troubles du comportement alimentaire. Les troubles les plus fréquemment associés au suicide (idées, plans et tentatives) sont : peur/colère, détresse post-traumatique, dépression, abus de substances.
Chez ceux qui ont des idées suicidaires, seuls les troubles dépressifs majeurs et les dysthymies sont prédictifs de l’élaboration d’un plan suicidaire. Et seul un faible taux des troubles pris en considération est prédictif d’une transition possible de l’idéation à la tentative de suicide.
« Toutefois, il est important de souligner que les adolescents suicidaires sont pour la vaste majorité déjà suivis et traités pour la pathologie mentale dont ils souffrent. » Ainsi, les adolescents dont l’état clinique est suffisamment sévère pour devenir suicidaire sont traités avant la survenue du comportement suicidaire.
Des informations qui sont importantes non seulement pour la compréhension scientifique des comportements suicidaires, mais aussi pour un suivi et une évaluation du risque chez les adolescents suicidaires. Ainsi qu’en terme de santé publique, pour les efforts à réaliser pour identifier les jeunes à risque de faire une tentative de suicide.
Matthew Nock et coll., JAMA Psychyatry, 9 janvier 2013.
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