La thermoplastie bronchique est une nouvelle technique qui réduit la masse du muscle bronchique. Elle a été initialement développée au Canada et aux États-Unis. Le procédé consiste à introduire, sous anesthésie générale légère, un fibroscope muni d’un cathéter dans les bronches. Le cathéter relié à un générateur de radiofréquence déploie, au contact de la paroi bronchique, ses 4 électrodes, pendant 10 secondes à une température de 65°C. Le traitement consiste en trois séances d’une durée en moyenne de 40 à 45 minutes, à trois semaines ou un mois d’intervalle. Lors de la première séance, on traite le lobe inférieur droit, à la deuxième, le lobe inférieur gauche et lors de la troisième, les lobes supérieurs. On ne traite pas le lobe moyen.
Le développement de cette technique, d’abord chez l’animal, a montré qu’elle permettait de diminuer la quantité de muscle lisse dans les bronches et de diminuer l’hyperréactivité bronchique. Trois études cliniques randomisées ont ensuite permis d’évaluer son efficacité. La première étude preuve de concept réalisée chez des patients asthmatiques modérés a été publiée en 2007 (1).
Une deuxième étude a, quant à elle, été réalisée chez 32 patients atteints d’asthme sévère et a confirmé la bonne tolérance de la méthode. Enfin, l’étude AIR 2 chez 290 patients asthmatiques sévères a comparé la thermoplastie à un groupe contrôle de 90 patients chez qui la procédure était réalisée mais sans activation. Les résultats ont montré à un an une amélioration significative de la qualité de vie et une diminution du nombre des exacerbations ce qui a permis à la thermoplastie bronchique d’obtenir l’agrément de la Food and Drug Administration (FDA) et le label CE.
Chez des asthmatiques sévères réfractaires
En France, l’étude bicentrique Asmatherm (Paris Bichat et Marseille) réalisée chez des patients sévères ayant déjà reçu de l’omalizumab et en impasse thérapeutique avec en moyenne 3 exacerbations sévères par an, a montré des résultats très significatifs, avec une diminution importante du nombre d’exacerbations, une amélioration du contrôle de l’asthme et une diminution de la prise de corticoïdes oraux. L’épaisseur du muscle lisse diminuait en moyenne de 70 %. 32 patients ont terminé l’étude à un an et, parmi eux, 65 % sont répondeurs. « Tout l’enjeu actuel est de comprendre pourquoi certains patients répondent à la thermoplastie et d’autres non, et d’arriver à cibler les patients répondeurs, c’est ainsi que nous mettons en place l’étude Evatherma », explique le Pr Michel Aubier. Au vu des premiers résultats de l’étude Asmatherm, la Haute Autorité de santé (HAS) a émis un avis favorable pour la thermoplastie bronchique chez les asthmatiques sévères, et a demandé des études complémentaires avec l’ouverture d’un registre auquel participent plusieurs centres – hôpital Bichat, hôpital nord de Marseille, CHU de Nantes, de Toulouse, de Strasbourg et l’hôpital américain de Paris. Durant cette année, de nombreux résultats d’études internationales sont attendus.
(1) Cox G et al. Asthma control during the year after bronchial thermoplasty. N.Engl J Med 2007
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