Global initiative for asthma

Un contrôle de l’asthme plus adapté à la médecine de ville

Publié le 05/03/2015
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Initié en 1993 en collaboration avec le National Heart, Lung, and Blood Institute et l’Organisation mondiale de la santé, le GINA avait la volonté de déterminer les raisons de l’augmentation de l’asthme dans la population, de réduire la morbidité et la mortalité de cette pathologie et d’améliorer sa prise en charge et sa prévention. En 2012, fut édictée une stratégie globale de la prise en charge et de la prévention de l’asthme, laquelle a été révisée en 2014.

Avant cette nouvelle version du GINA, l’évaluation d’un asthme intégrait un certain nombre de paramètres. La fonction respiratoire en faisait partie. Aujourd’hui, il est suggéré de s’en tenir en première intention aux paramètres cliniques, c’est-à-dire aux symptômes diurnes et nocturnes, à la limitation des activités et à la prise des médicaments de secours. Si le contrôle clinique n’est pas satisfaisant, la mesure de la fonction ventilatoire s’impose comme moyen d’évaluation des risques de décompensation, d’exacerbation et d’obstruction bronchique à long terme. « Le contrôle est donc simplifié, souligne le Pr Alain Didier (Toulouse), ce qui est particulièrement intéressant pour les médecins généralistes qui, pour la plupart, n’ont pas à leur disposition les moyens de mesurer la fonction respiratoire, si ce n’est le peak flow qui n’est pas l’outil optimal ».

Hétérogène

Il faut remarquer que les auteurs de ce rapport qualifient l’asthme comme hétérogène, ce qui explique que les réponses aux traitements ne soient pas toujours à la hauteur des espoirs. Prescrire des corticoïdes inhalés à tous les patients sans considérer cette hétérogénéité peut expliquer un certain nombre d’échecs.

Ce nouveau document insiste également sur le dialogue avec le patient, la nécessité de recueillir ses attentes par rapport aux traitements, l’explication d’éventuels effets secondaires. Ceci permet de mieux comprendre les problèmes d’observance qui se révèlent nombreux dans l’asthme, notamment en ce qui concerne les traitements inhalés.

Un autre point intéressant dans cette publication est représenté par de légers aménagements dans les paliers de traitement. Ainsi, les traitements dits ciblés, dont le Xolair est le chef de file, peuvent être prescrits avant la corticothérapie par voie générale dans les asthmes les plus sévères.

Enfin, les auteurs évoquent le Asthma COPD Overlap Syndrome (ACOS) chez des patients qui présentent à la fois des caractéristiques de l’asthme et de la BPCO. « Même si on considère qu’il faut bien distinguer les deux maladies, précise le Pr Didier, il est tout à fait possible que certains patients puissent présenter à la fois un asthme et une BPCO. Il faut donc les traiter en conséquence ».

Entretien avec le Pr Alain Didier, chef du service de pneumologie, Hôpital Larrey, Toulouse

Dr Brigitte Martin

Source : Bilan spécialistes