Les bronchodilatateurs inhalés ont démontré qu’ils améliorent la qualité de vie, augmentent la tolérance à l’effort (d’autant plus efficacement qu’ils sont associés à une réhabilitation respiratoire), diminuent le risque d’exacerbations et la dyspnée. Le premier bronchodilatateur disponible fut le salbutamol, d’action immédiate et de durée d’action de 3 heures. Puis arriva l’ère des bronchodilatateurs à longue durée d’action (demi-vie d’efficacité de 12 heures), dont les pionniers furent le salmétérol et le formotérol, à deux prises par jour. Actuellement, on dispose de deux bronchodilatateurs de très longue durée d’action (demi-vie d’efficacité de 24 heures, voire davantage). Il s’agit du tiotropium (anticholinergique de synthèse) et de l’indacatérol (bêta 2 mimétique). Ces deux produits ne nécessitent qu’une prise par jour.
«Aujourd’hui, explique le Dr Hervé Pegliasco, devant un patient souffrant de BPCO, essoufflé avec un VEMS perturbé, le traitement médicamenteux consiste dans un premier temps à administrer un bronchodilatateur à très longue durée d’action et à évaluer l’efficacité à 3 mois. Au terme de cette période, si le traitement n’est pas efficace, un bronchodilatateur d’une autre famille est prescrit en remplacement du premier ou en association, selon les résultats. Prochainement, une association fixe de deux bronchodilatateurs de très longue durée d’action et de mécanismes différents sera mise sur le marché. Ces traitements sont prescrits avec les thérapeutiques non médicamenteuses ». Les résultats des études qui paraissent actuellement montrent que la bronchodilatation est plus importante chez les patients qui ne présentent pas d’exacerbations, qu’elle est plus importante en cas d’association de deux bronchodilatateurs plutôt que d’un seul ou que l’association fixe bronchodilatateur-corticostéroïde inhalé (1). Les corticoïdes inhalés doivent être employés en association avec un bronchodilatateur seulement chez les patients atteints de BPCO sévère, c’est-à-dire avec un VEMS ‹ 50 % de sa valeur théorique et des exacerbations répétées malgré un traitement bronchodilatateur continu (2, 3). Si le patient ne présente pas d’exacerbations, il n’y a pas d’indication pour les corticoïdes inhalés en association avec les bronchodilatateurs.
Entretien avec le Dr Hervé Pegliasco, hôpital Ambroise Paré, Marseille.
(1) Vogelmeier C.F. et al. Efficacy and safety of once-daily QVA149 compared with twice-daily salmeterol-fluticasone in patients with chronic obstructive pulmonary disease (ILLUMINATE) : A randomised, double-blind, parallel group study. Lancet Respir Med. 2013 Mar;1(1):51-60. doi : 10.1016/S2213-2600(12)70052-8. Epub 2012 Dec 6.
(2) HAS. Quelle place pour les bronchodilatateurs de longue action dans le traitement de la BPCO ? Mise à jour mai 2009. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/fiche_bum_b…
(3) Consensus international GOLD (Global initiative for chronic Obstructive Lung Disease), actualisation 2008
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