L’exposition répétée à des particules bactériennes et à la poussière de ferme protège des allergies en atténuant les réponses inflammatoires du système immunitaire, selon une étude belge publiée dans « Science ». L’équipe dirigée par Martijn Schuijs et Hamida Hammad a mis en évidence le rôle joué par l’enzyme anti-inflammatoire A20. Leurs résultats apportent la preuve que les gènes ne font pas tout dans le développement d’allergies mais que l’environnement joue un rôle important dans leur éclosion.
Le fait de vivre dans une maison avec des animaux de compagnie ou dans une exploitation laitière avait été récemment mis en évidence comme étant protecteur contre les allergies sans qu’on sache clairement pourquoi. Ces précisions donnent encore plus de poids à l’hypothèse hygiéniste dans l’éclosion des allergies dans les pays occidentaux. Pour expliquer le phénomène, avait été évoquée l’inhalation de la poussière de ferme, et en particulier de composés tels que les particules fongiques, des bactéries provenant du bétail et de l’endotoxine bactérienne.
Une étape vers un vaccin antiallergique
Les chercheurs belges ont constaté que les souris préalablement exposées (1 jour/2 pendant 15 jours) à de l’endotoxine provenant de poussière de ferme ne développaient pas d’allergie en présence d’acariens, à l’inverse de leurs congénères non exposées. L’exposition à l’endotoxine avait empêché les cellules épithéliales de produire des molécules pro-inflammatoires. « Ces souris étaient totalement protégées contre l’allergie aux acariens », explique Bart Lambrecht, professeur en pneumologie à l’université de Ghent et co-auteur.
La poussière « rend la muqueuse des voies respiratoires moins réactives aux allergènes comme les acariens ». Mais attention, cela n’était vrai que chez les souris exprimant une forme fonctionnelle de l’enzyme A20. Ceux ayant un gène défaillant pour A20 développent des allergies. Les chercheurs ont confirmé chez l’homme sur environ 2 000 sujets qu’il y avait moins d’inflammation dans les cellules bronchiques saines que dans celles asthmatiques, dans lesquelles le taux d’A20 était plus faible. Ces résultats marquent une étape supplémentaire vers la conception d’un vaccin contre l’asthme et les allergies.
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