Moins d’antibiotiques et moins de viande

Prévenir l’obésité infantile

Publié le 18/12/2014
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Crédit photo : PHANIE

On connaît les effets sur leur activité ultérieure des antibiotiques “pris de façon automatique “on sait moins les conséquences du balayage par eux provoqué de la flore intestinale, particulièrement avant l’âge de deux ans.

Une étude américaine* vient de faire la preuve que lorsque les nourrissons prennent des antibiotiques à plus de 4 reprises, leur risque d’obésité (un poids supérieur au 95e percentile) était un peu plus élevé, de l’ordre de 11 %. L’exposition précoce aux antibiotiques influencerait la diversité du microbiome intestinal.

Le risque d’obésité était en effet plus marqué, à 16 %, pour les antibiotiques à spectre large, de seconde intention. Et plus les enfants étaient exposés jeunes à ce type d’antibiotiques, plus le risque de gain pondéral excessif état élevé. À l’inverse, les antibiotiques à spectre étroit (pénicilline et amoxicilline) étaient neutres sur le risque, quels que soient l’âge et la fréquence d’administration.

Deuxième source d’informations précieuses pour la santé des jeunes enfants, l’enquête Nutri-Bébé, conduite en partenariat avec le Credoc* et à l’initiative du SFAE*. Le second volet de ce travail met en évidence les insuffisances et les excès des apports nutritionnels de 0 à 3 ans, conséquences d’une alimentation inadaptée. Ainsi, les apports moyens en protéines atteignent presque 4 fois les apports considérés comme adéquats par l’Efsa (environ 10 g/jour) à 3 ans, ce qui accroît le travail du rein et, à terme, pourrait être à l’origine d’hypertension artérielle. Comme d’ailleurs l’excès de sel qui, là aussi, concerne plus de 95 % des enfants de plus de un an… Le lait de vache, le fromage, le jambon ou les biscuits participent à cette charge en protéines et en sel. La plupart des enfants sont par contre en dessous des apports adéquats en lipides et plus particulièrement pour les acides gras essentiels, DHA notamment, à partir de 6 mois (à l’âge du lait 2e âge, puis de croissance, ici pris en quantités insuffisantes). Quant au fer, cofacteur de croissance et des défenses immunitaires, au moins 50 % des enfants en manquent à partir de 6 mois.

*JAMA Pediatrics, publié en ligne le 29 septembre 2014 ; Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie ; Secteur Français des Aliments de l’Enfance

Dr B. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9375