Le Quotidien du Médecin : Comment expliquer l’amélioration de la survie des prématurés montrée par EPIPAGE-2 ?
Pr François Goffinet : Les relations causales ne sont pas démontrées, mais il y a des hypothèses. La régionalisation des soins commencée à la fin des années quatre-vingt-dix a permis à une plus grande part d’enfants prématurés de naître dans des maternités adaptées de niveau 3. Des pratiques se sont également répandues dont on connaît le bénéfice comme la corticothérapie anténatale ou les surfactants pulmonaires délivrés pas les pédiatres. Les extrêmes prématurés sont, de plus, plus largement pris en charge. Il y a une quinzaine d’années, on baissait plus facilement les bras, estimant que les risques étaient trop élevés.
Vous évoquez aussi des concertations plus fréquentes…
Oui, elles se font en semi-urgence car il y a des décisions à prendre rapidement. Le pédiatre et l’obstétricien se réunissent, puis on implique les parents. Au-delà de 26 semaines, la prise en charge est automatique mais dans la « zone grise » située entre 24 et 26 semaines, on essaie vraiment d’avoir un processus de décision partagé car nous ne pouvons pas décider seul.
La France a une attitude particulière envers les enfants nés dans cette « zone grise ». Qu’est ce que cela donne à l’étranger ?
En Angleterre, au Japon ou dans les pays nordiques, les équipes prennent systématiquement en charge tous les enfants nés entre 23 ou 24 semaines, avec un taux de survie de 50 %. Ce n’est pas le cas en France, où la survie de ces très grands prématurés stagne autour de 30 %. Cela ne signifie pas que l’on est plus mauvais, il faut aussi prendre en compte le risque de handicap, mais il y a une vraie réflexion à avoir autour de nos pratiques.
Le Quotidien du Médecin : Comment expliquer l’amélioration de la survie des prématurés montrée par EPIPAGE-2 ?
Pr François Goffinet : Les relations causales ne sont pas démontrées, mais il y a des hypothèses. La régionalisation des soins commencée à la fin des années quatre-vingt-dix a permis à une plus grande part d’enfants prématurés de naître dans des maternités adaptées de niveau 3. Des pratiques se sont également répandues dont on connaît le bénéfice comme la corticothérapie anténatale ou les surfactants pulmonaires délivrés pas les pédiatres. Les extrêmes prématurés sont, de plus, plus largement pris en charge. Il y a une quinzaine d’années, on baissait plus facilement les bras, estimant que les risques étaient trop élevés.
Vous évoquez aussi des concertations plus fréquentes…
Oui, elles se font en semi-urgence car il y a des décisions à prendre rapidement. Le pédiatre et l’obstétricien se réunissent, puis on implique les parents. Au-delà de 26 semaines, la prise en charge est automatique mais dans la « zone grise » située entre 24 et 26 semaines, on essaie vraiment d’avoir un processus de décision partagé car nous ne pouvons pas décider seul.
La France a une attitude particulière envers les enfants nés dans cette « zone grise ». Qu’est ce que cela donne à l’étranger ?
En Angleterre, au Japon ou dans les pays nordiques, les équipes prennent systématiquement en charge tous les enfants nés entre 23 ou 24 semaines, avec un taux de survie de 50 %. Ce n’est pas le cas en France, où la survie de ces très grands prématurés stagne autour de 30 %. Cela ne signifie pas que l’on est plus mauvais, il faut aussi prendre en compte le risque de handicap, mais il y a une vraie réflexion à avoir autour de nos pratiques.
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