La vaccination antipneumococcique a débuté en 2002 avec le Prevenar 7 (PCV7), initialement dans certaines populations vulnérables, avant d’être généralisée en 2006, et que le vaccin ne soit remplacé en 2010 par le Prevenar 13 (PCV13). Le schéma vaccinal repose maintenant sur deux doses, à 2 puis 4 mois, avec un rappel à 11 ans. La couverture vaccinale est bonne, autour de 90 %, et proche de l’objectif de 95 %.
Le pneumocoque est un bon candidat à la vaccination, puisque son réservoir est uniquement humain, très majoritairement chez les moins de 5 ans, qui sont à 60 % porteurs au niveau nasopharyngé, ce qui favorise sa diffusion. Au-delà de cet âge, le taux de portage s’établit à 10 %. Le pneumocoque est largement impliqué dans les infections respiratoires, otites, sinusites, conjonctivites, pneumonies, mais aussi dans des infections invasives (IPP), pneumonies avec bactériémies, méningites voire ostéomyélites.
Les infections à pneumocoques touchent plus volontiers le nourrisson de moins de 2 ans, l’âge étant un facteur de risque ; elles peuvent être favorisées par des déficits immunitaires ou des facteurs locaux (brèches ostéoméningées, malformations ORL…). Puis, chez le sujet âgé, le risque d’IPP est multiplié par 3 entre 50 et 60 ans, par 5 après 70 ans, et par 10 après 80 ans.
94 souches identifiées
Les données de plusieurs observatoires sont rassurantes quant à l’émergence éventuelle de sérotypes non vaccinaux, 94 souches de pneumocoques étant actuellement identifiés. « Les différents sérotypes n’ont ni la même capacité de portage ni la même virulence, et ne concernent pas les mêmes organes », souligne le Dr François Angoulvant, de l’hôpital Necker - Enfants malades (APHP).
On a constaté la diminution du portage des sérotypes vaccinaux et surtout de l’incidence des IPP (données Epibac-INVS 2017). L’Observatoire national des méningites bactériennes de l’enfant, coordonné par l’équipe Activ avec le soutien du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP), met en évidence un recul de près de 50 % des méningites entre 2010 et 2014, avec depuis une petite reprise liée en particulier au sérotype 24F.
L’analyse des 12 000 cas de pneumonies colligés depuis 2009 montre une diminution de 45 % jusqu’en 2015, une stabilisation, puis une très légère augmentation. On observe en particulier une réduction très rapide des pneumonies sévères associées à des pleurésies (50 %), de celles nécessitant des hospitalisations (30 %) ou avec CRP supérieures à 100 (30 %) sans réascension.
Résistance aux antibiotiques
Autre effet majeur de la vaccination, la diminution de la résistance aux antibiotiques, les sérotypes vaccinaux étant aussi les plus résistants à la pénicilline voire aux céphalosporines (19A). La résistance du S. pneumoniae à la pénicilline, qui était de 25 à 50 % en 2009, est inférieure à 1 % en 2016. « La vaccination a contribué à faire quasi disparaître les infections à germes résistants et à conférer une protection dans toutes les classes d’âge, ce que confirme le Centre national de référence des pneumocoques, qui souligne la diminution des infections invasives à pneumocoque, en particulier chez les personnes âgées », se félicite le Dr Angoulvant. De nouveaux vaccins sont en préparation, dirigés vers un plus grand nombre de sérotypes.
Vacciner les nourrissons protège aussi les personnes âgées
Entretien avec le Dr François Angoulvant, hôpital Necker - Enfants malades (APHP)
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024