LES SCIENTIFIQUES de l’Université du Wisconsin (États-Unis) observent « des indices clairs montrant qu’un stress précoce agit sur des voies du développement cérébral ».
« Nous constatons que des bébés qui vivent avec des mères stressées ont une probabilité plus élevée de présenter une augmentation du cortisol (hormone de stress) à l’âge préscolaire. » De plus, les filles ayant une cortisolémie plus élevée, ont également une réduction des communications entre les aires cérébrales chargées de la régulation des émotions, quatorze ans plus tard. « Les deux indices, le niveau abaissé du cortisol et les modifications de l’activité cérébrales, sont prédictifs d’un niveau d’anxiété élevé chez les jeunes filles de 18 ans. »
Les jeunes garçons participant à l’étude ne présentent pas de tels schémas.
L’anxiété et la dépression éprouvées tôt dans la vie ont-elles un impact sur le développement cérébral ? Se sont demandé Cory Burghy et coll.
L’étude a pris ses racines en 1990, avec l’inclusion de 570 enfants et leurs familles dans l’étude « Wisconsin Study of Families and Work » (WSFW). L’analyse actuelle, portant sur 28 filles et 29 garçons, est réalisée à l’aide d’une méthode intitulée « IRM fonctionnelle de connectivité à l’état de repos », ce qui permet d’établir une cartographie des connexions entre l’amygdale (une aire cérébrale sensible aux émotions négatives et au stress) et le cortex préfrontal ventromédial, qui aide à réguler les émotions négatives.
On constate que les filles qui ont les connexions les plus faibles ont vécu dans un foyer où la mère éprouvait un niveau de stress général élevé, sous la forme de symptômes de dépression, de frustration parentale, de conflit conjugal, du sentiment d’être dépassée dans la fonction parentale et/ou d’un stress financier.
IRM.
Chez les filles à l’âge de 4 ans, que le taux de cortisol mesuré dans la salive est élevé en soirée, témoignant d’un stress tout au long de la journée. En interrogeant les jeunes gens sur leur stress ressenti au moment des examens par IRM (21/22 ans), les auteurs constatent une corrélation entre les modifications de l’imagerie et le stress de la petite enfance mais pas avec le stress contemporain. « Une cortisolémie élevée dans l’enfance est susceptible d’avoir modifié le développement du cerveau des filles. »
Maintenant il faut comprendre en quoi filles et garçons diffèrent, pour expliquer pourquoi les anomalies ne sont pas constatées chez ces derniers. Pour certains, cette différence n’est pas surprenante : « nous savons que les femmes rapportent des niveaux plus élevés de troubles de l’humeur et d’anxiété. Et que ces différences fondées sur le genre sont particulièrement nettes pendant l’adolescence. »
Nature Neuroscience, 11 novembre 2012.
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