Reflux vésico-urétéral de l’enfant

L’antibioprophylaxie en débat

Publié le 18/12/2014
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Les urologues étaient “pour “l’antibioprophylaxie et la cystographie rétrograde systématiques après une première infection urinaire fébrile) jusqu’en 2 011 où ils (au moins les pédiatres américains) sont devenus “contre “, confortés par les recommandations publiées dans Pediatrics. Les urologues français étaient restés plus partagés, se déterminant en fonction du grade du reflux et de l’âge de l’enfant. L’étude REVUR (Randomized Intervention for Children with Vesicoureteral Reflux), publiée en ligne le 4 mai 2014 dans « The New England Journal of Medicine », pourrait être à l’origine d’un nouveau revirement, en faveur cette fois de l’antibioprohylaxie pour traiter les reflux.

Ainsi, l’administration quotidienne de trimethoprime/sulfaméthoxazole diviserait par deux le nombre de récidives infectieuses tous grades confondus (de I à IV), réduirait jusqu’à 60 % le nombre de ces récidives en cas d’infection index fébrile, voire 80 % pour les sous-groupes présentant une dysfonction vésicale ou une constipation. Toutefois, les cicatrices rénales n’étaient pas moins fréquentes dans le groupe traité et l’émergence de résistances bien plus souvent observée (63 % vs 19 % dans le groupe placebo). Reste à déterminer les petits patients qui tireraient le plus grand bénéfice de l’antibioprophylaxie (âge, grade du reflux, dysfonction vésicale, constipation) en termes d’efficacité et de tolérance : d’après REVUR, il faudrait traiter 9 enfants pendant deux ans pour éviter un épisode infectieux.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9375