L’ablation des amygdales et des végétations adénoïdes réduit la sévérité de l’asthme de l’enfant

Publié le 11/11/2014
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Crédit photo : PHANIE

On savait déjà que l’adénotonsillectomie réduisait les syndromes d’apnée obstructive du sommeil des enfants, mais bien qu’il existe dans cette classe d’âge un lien fort entre asthme et apnée du sommeil, on ne savait pas si cette opération améliorait également la qualité de vie des enfants asthmatiques.

Pour trancher la question, les Dr Rakesh Bhattacharjee, Beatrix Choi, David Gozal et Babak Mokhlesi de l’université de Chicago ont observé l’impact de l’adénotonsillectomie sur la santé de patients. Ils ont exploité pour cela des informations renseignées par plusieurs assureurs dans la base de données MarketScan établie entre 2003 et 2010 par Truven Health Analytics, une entreprise spécialisée dans la valorisation des données médicales.

Une étude chez 13 500 enfants

Dans un article paru cette semaine dans « PLOS one », ils écrivent avoir identifié 13 506 enfants asthmatiques américains ayant bénéficié d’une ablation des végétations adénoïdes et des amygdales. Ils ont pu comparer la sévérité de leurs symptômes jusqu’à un an avant et un an après l’opération.

Ils ont également réalisé une étude cas contrôle, en appariant chacun de ces jeunes patients à deux autres enfants asthmatiques qui leur correspondaient en termes d’âge, de sexe et d’origine géographique, mais qui n’avaient pas bénéficié d’une adénotonsillectomie.

Une baisse de 30 % des exacerbations

Au cours de l’année écoulée après l’opération, les enfants avaient 30 % d’épisodes d’exacerbations d’asthme en moins qu’au cours de l’année précédente, et presque 38 % d’épisodes d’exacerbations sévères en moins.

En outre, le nombre d’hospitalisations d’urgence suite à une exacerbation d’asthme avait chuté d’un quart, tandis que les hospitalisations pour des causes liées à l’asthme avaient diminué de près de 36 %. Les auteurs ajoutent qu’ils ont observé, sur la même période, une diminution des prescriptions de bronchodilatateurs (- 16,7 %), de corticostéroïdes inhalés (- 21,5 %), d’antagonistes des récepteurs aux leucotriènes (- 13,4 %) et de corticostéroïdes systémiques (- 23,7 %). Dans le groupe contrôle, en revanche, ils n’ont observé aucune de ces améliorations.

Une action indirecte

La théorie de Rakesh Bhattacharjee et de ses collègues est que l’adénotonsillectomie réduit indirectement les symptômes de l’asthme en réduisant les épisodes d’apnée du sommeil. Des études prospectives seront toutefois nécessaires, selon eux, pour établir un lien causal entre l’opération est l’amélioration de l’état clinique des enfants.

Il faudrait en outre identifier les facteurs de risques à même d’indiquer un risque d’exacerbation sévère, et donc un plus grand bénéfice à pratiquer une ablation des amygdales et des végétations adénoïdes.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr