Diagnostic clinique

Hémangiome infantile et taches brunes : conduite à tenir

Publié le 28/02/2013
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Hémangiomes

L’hémangiome infantile, est une tumeur vasculaire bénigne, par prolifération de cellules endothéliales. Sa chronologie est caractéristique. Absente à la naissance, elle apparaît quelques jours ou quelques mois plus tard, augmente progressivement de taille pendant quelques mois à un an, puis involue spontanément en plusieurs années. Dans les formes superficielles, le diagnostic est facile : lésion papuleuse, ferme, bien limitée, de couleur framboise, surface volontiers mamelonnée. Il est moins facile dans les formes sous-cutanées. Il est alors précisé par sa chronologie caractéristique voire par l’échographie-Doppler ou l’IRM.

Ces tumeurs auto-involutives ne nécessitent aucun traitement, saut en cas de menace du pronostic vital en raison de leur topographie, ou en cas de risque fonctionnel. L’efficacité du propranolol, découverte en 2008, est alors aussi spectaculaire que mal expliquée.

Taches brunes

Chez l’enfant, les taches café au lait sont des lésions congénitales bénignes maculeuses hyperpigmentées arrondies ou ovalaires. Elles sont présentes à la naissance. La présence de plus de 6 taches de plus de 5 mm peut constituer le premier critère diagnostique d’une neurofibromatose de type I. Un avis spécialisé est alors conseillé.

Quant aux nævi congénitaux, ils ne posent en général pas de problème diagnostique. Il n’est pas recommandé de faire retirer systématiquement les nævi de petite taille, mais de les surveiller. Concernant les plus grands et les nævi géants, l’attitude thérapeutique est discutée et au cas par cas.

Chez l’adulte, les taches brunes sont le plus souvent induites par le vieillissement cutané et les UV. Les lentigos séniles ou actiniques, les « taches de vieillesse », sont des macules hyperpigmentées par augmentation du nombre de mélanocytes. Les lentigos actiniques sont très difficiles à différencier des autres lésions pigmentées du photovieillissement. Elles peuvent être détruites par le froid ou par laser. L’essentiel est de ne pas passer à coté du mélanome de Dubreuilh. Une consultation de dermatologie s’impose au moindre doute.

Entretiens de Bichat. D’après la communication d’O. Boccara (hôpital Necker, Paris).

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9222