LES 12 millions d’élèves, de la maternelle à la terminale, qui, dans leur grande majorité, reprennent aujourd’hui le chemin de l’école, vont recevoir, à l’attention de leurs parents, le best-seller de cette rentrée :« La grippe A(H1N1) et la scolarité de votre enfant ». Il rappelle les modes de transmission du virus et les gestes barrières (se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir en papier en cas d’éternuement, se laver les mains régulièrement et éviter tout contact avec une personne malade) ; le document souligne que tous les personnels sont mobilisés et que la campagne de vaccination aura lieu dès cet automne. Enfin, il explique les modalités de fermeture des classes et des écoles (à partir de 3 élèves présentant des symptômes grippaux en moins d’une semaine dans la même classe, sur décision du préfet qui statuera pour la fermeture et de la réouverture d’une classe et/ou d’un établissement).
Postes vacants.
Même si trois circulaires administratives d’ordre pratique, publiées le mois dernier*, détaillent les modalités de lutte contre la propagation du virus en milieu scolaire, les personnels de santé scolaire constatent que la grippe reste à l’école du doute et des incertitudes. « Nul ne sait quand, comment et combien d’enfants seront touchés, souligne le Dr Agnès Ducros, membre du bureau national du SNMSU (Syndicat national des médecins scolaires et universitaires, majoritaire), qui exerce dans l’Académie de Nancy-Metz. Nous sommes tellement dans le vague que nous ne pouvons nous projeter sur aucun scénario. » Les 1 300 médecins scolaires sont d’autant plus inquiets que 100 postes restent vacants pour cette rentrée, avec un taux moyen d’encadrement limité à un pour 10 000, soit la moitié du taux d’un pour 5 000 que la profession réclame depuis des années.
« Face à la pandémie, explique le Dr Ducros, nous devons à la fois assurer notre rôle de veille sanitaire, en procédant au recueil des données épidémiologiques, de formateurs des personnels de l’Éducation nationale et de conseillers techniques des chefs d’établissement, lesquels sont les interlocuteurs directs des préfets. Avant tout signal épidémique, alors que les enfants qui toussent sont le lot quotidien en automne, nous allons devoir calmer les inquiétudes excessives et prévenir les réactions de peur, voire de panique, en diffusant des informations aussi homogènes et précises que possible. En même temps, il nous faudra veiller au respect des conditions d’hygiène, avec la fourniture des mouchoirs en papier, gels et autres savons, ainsi qu’au nettoyage des matériels. Au moins si cette épidémie permettait à toutes les écoles de bénéficier enfin de toilettes dignes de ce nom, nous aurions franchi une étape sanitaire majeure. »
Dans l’immédiat, le SNMSU déplore que le surcroît d’activités liées à la prévention de l’épidémie ne porte préjudice à la mise en uvre des projets d’accueil individuel (PAI) et projet d’intégration scolaire (PIS) qui, en ce trimestre de rentrée, contrôlent la prise en charge des élèves présentant un handicap ou un trouble de santé.
Également en première ligne sanitaire, les 6 500 infirmières scolaires (300 postes de plus qu’à la rentrée 2008), redoutent, selon Brigitte Accart, secrétaire général du SNIES (Syndicat national des infirmières scolaires et éducateurs de santé) « une pagaille générale » : « On nous promet des masques, mais ils sont stockés dans les rectorats et les inspections d’académie jusqu’à une date non précisée ; beaucoup d’établissements n’ont toujours pas reçu les poubelles fermées et les serviettes à usage unique que les mairies doivent leur fournir ; nous avons pour consigne d’isoler les élèves qui présentent des symptômes grippaux, mais nous ne disposons souvent que d’une pièce unique. D’autres questions restent encore sans réponse : conduite à tenir avec les fratries, sécurisation du ramassage scolaire, protection de certains personnels scolaires, telles les femmes enceintes. » Et Mme Accart de confier, au passage, son inquiétude au sujet de tous les enfants qui ne manqueront pas de prétexter une toux pour être dispensés de cours.
Circulaires des 9 et 25 août, note de service du 19 août.
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