Les Français ont encore souvent les oreilles qui bourdonnent. La traditionnelle enquête IFOP réalisée à l’occasion de la Journée nationale de l’audition du printemps dernier montre que plus de huit personnes sur dix déclarent rencontrer des difficultés à comprendre les conversations lorsqu’il y a du bruit, avec un niveau de gêne moyen estimé à 4,2 sur 10.
S’agissant à proprement parler des acouphènes, 28 % de la population française a déclaré en souffrir au moment de l’enquête. Par extrapolation, entre 14 et 17 millions de Français ressentiraient ainsi des acouphènes dont entre 2 et 4 millions en permanence. Si 90 % des personnes interrogées indiquent connaître le terme acouphène, seuls 44 % les associent uniquement au fonctionnement du système auditif, 39 % leur attribuant également une cause psychologique. Ils n’étaient que 19 % à le penser lors de l’enquête IFOP-JNA de 2014. Dans le détail, les moins de 35 ans restent les plus touchés par ces risques d’acouphènes. Chez les 18-24 ans, 49 % confient en avoir déjà ressenti, un chiffre qui grimpe à 56 % chez les 15-17 ans.
Musique amplifiée
Les causes seraient plutôt liées à des traumatismes sonores, comme le suggère le baromètre AGI-SON 2 018 mené par le cabinet d’étude SoCo auprès de 15 000 adolescents. Tandis que près d’un ado sur deux (47 %) déclare écouter de la musique à un volume élevé, 83 % d’entre eux indiquent avoir déjà eu un acouphène. Pourtant, seulement 32,4 % de ces adolescents les associent à des troubles auditifs, ce qui témoigne de la nécessité d’accentuer la communication et la prévention auprès de ces jeunes populations. D’autant que seulement un adolescent sur deux ayant identifié des troubles auditifs en a effectivement parlé, majoritairement à leur famille (44 %) et seulement 17,6 % à un professionnel de santé.
Bruit au travail
Outre les jeunes, le bruit au travail reste une problématique négligée qui affecte les actifs. Une autre enquête IFOP pour l’association JNA présentée en octobre dernier révèle ainsi que près de six personnes sur dix (59 %) déclarent être gênées à cause du bruit sur leur lieu de travail. C’est sept de point de plus par rapport à la précédente enquête de 2017. Au sein de l’ensemble de la population, l’enquête IFOP-JNA montre que beaucoup reste à faire pour inciter les Français à vérifier l’état de leur audition. Les deux tiers des personnes interrogées reconnaissent n’avoir jamais effectué de bilan complet chez un médecin ORL. Ils sont 78 % dans ce cas chez les moins de 35 ans. Si pour une majorité, les acouphènes relèvent d’une gêne momentanée, une perte auditive est associée chez quatre personnes sur dix, dont 31 % à un faible niveau et 9 % à un niveau important.
En France, tandis que deux millions de personnes portent un appareil, un million renonce à s'équiper, notamment à cause du reste à charge. Avec l’âge, cette absence d’appareillage peut pourtant générer de sérieuses comorbidités. Publiée cette année dans « Journals of gerontology », une étude Inserm réalisée à partir de la cohorte Paquid a ainsi évalué à 22 %, le sur-risque de développer une démence chez les personnes avec troubles auditifs non appareillés par rapport aux sujets sans troubles auditifs.
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