Une étude prospective de cohorte montre que les petits enfants souffrant de troubles du spectre autistique présentent un déficit de sommeil, qui peut durer jusqu’à l’adolescence.
Les troubles du spectre autistique comportent des comorbidités multiples, dont des altérations du sommeil. Ils sont importants à caractériser dans cette population, car ils peuvent avoir un impact négatif sur les comportements diurnes. Par ailleurs, les troubles du sommeil ont été associés à une aggravation des troubles autistiques.
Johanna Humphreys et coll. (Royaume-Uni) publient dans « Archives of Disease in Childhood » (30 septembre 2013), une étude longitudinale prospective, réalisée à l’aide des données d’une cohorte britannique d’enfants nés en 1991-1992 (cohorte « Avon Longitudinal Study of Parents and Children »). Ils rappellent que les troubles du sommeil sont souvent évoqués cliniquement ou dans des études réalisées dans d’autres objectifs.
Des questionnaires remplis par les parents
Des questionnaires sur le sommeil des enfants ont été remplis par les parents à 8 reprises, entre les âges de 6 mois et de 11 ans, avant le diagnostic. L’étude porte sur 73 enfants diagnostiqués avec des troubles autistiques, comparés à des témoins.
L’analyse montre que : « à 30 mois d’âge et à 11 ans, les enfants présentant des troubles autistiques dorment en moyenne 17 minutes et 43 minutes de moins que les témoins chaque nuit ».
En revanche, jusqu’à 2 ans, il n’y a pas de différences notables entre les groupes. Ce n’est que vers l’âge de 18 mois que l’on commence à voir apparaître un déficit en sommeil. La réduction de la durée du sommeil est nocturne et non diurne, se caractérisant par des couchers tardifs, des réveils plus matinaux et des périodes d’éveil nocturne, qui ne sont pas présents chez les témoins. Les perturbations du sommeil sont les plus prononcées entre 18 et 42 mois d’âge.
Des bases neuropathologiques
La différence demeure significative après ajustement pour la réduction normale de la durée du sommeil observée à mesure que l’enfant grandit. Et les perturbations du sommeil des enfants ayant des troubles autistiques sont différentes de celles observées dans les autres troubles du développement ou du fonctionnement intellectuel. « Nous estimons que les effets observés du trouble autistique sur la durée du sommeil ont des bases neuropathologiques, en rapport probablement à une perturbation de l’horloge biologique liée à l’autisme. » Des modifications du rythme circadien de la production de la mélatonine ont été trouvées chez certains enfants souffrant d’autisme. Des liens ont d’ailleurs été trouvés entre des gènes impliqués dans la synthèse de la mélatonine et dans les troubles autistiques.
Ces observations montrent l’importance d’une évaluation et d’une prise en compte des troubles du sommeil chez les enfants souffrant d’autisme. Et l’usage de la mélatonine mérite d’être étudié.
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