VYNDAQEL, dont le principe actif est le tafamidis, vient d’obtenir une AMM européenne. Il est indiqué dans le traitement de la polyneuropathie amyloïde à transthyrétine (TTR-FAP), neuropathie dégénérative axonale rare, dont il existe environ 5 000 cas en Europe et 500 en France. C’est une maladie familiale due à l’altération d’un gène (mutation V30m) régulant la production d’une protéine tétramérique formée dans le foie, la transthyrétine (TTR), qui sert au transport de substances hormonales dans le sang. Chez les patients affectés, le tétramère de TTR est disloqué et les fragments s’accumulent sous forme de substance amyloïde dans différents tissus, en particulier dans le tissu nerveux périphérique. En plus de la perte progressive des fonctions neurologiques, des manifestations abdominales, cardiaques, oculaires et rénales peuvent être observées. La TTR-FAP, est le plus souvent révélée vers 30-35 ans mais il existe aussi une forme tardive survenant vers 60 ans. La survie est d’une dizaine d’années pour le phénotype polyneuropathie (5 ans pour le phénotype cardiomyopathie). Jusqu’à présent, le seul traitement de la TTR-FAP était la greffe de foie qui augmentait la survie à vingt ans. Le tafamidis a la particularité de se lier à deux sites de fixation de la TTR tétramérique empêchant sa dissociation en monomères. La progression de la maladie est ainsi ralentie.
Démonstration d’efficacité difficile dans une maladie rare.
Etant donné le nombre relativement faible de patients atteints de TTR-FAP, les essais cliniques ont été réalisés sur un petit nombre de patients. L’étude pivot qui a permis l’enregistrement européen de Vyndaqel est une étude multicentrique randomisée versus placebo de dix-huit mois sur 128 patients au stade 1 de la maladie. Le critère principal d’efficacité était le score NIS-LL qui évalue la déficience neuropathique des membres inférieurs. Sur la population ayant terminé les 18 mois d’étude conformément au protocole, la fonction nerveuse a été stabilisée ou améliorée chez 60 % des patients du groupe tafamidis (20 mg/j) (n = 45) versus 38 % des patients du groupe placebo (n = 42). Le score de qualité de vie (TQOL) stable dans le groupe traité, s’est aggravé sous placebo (variation moyenne 0,1 versus 8,9). Enfin, les critères d’évaluation secondaire ont montré que le tafamidis entraîne une détérioration moins importante de la fonction neurologique et une amélioration du statut nutritionnel (IMCm) comparativement au placebo. Les effets indésirables constatés étaient généralement d’intensité légère ou modérée : infections urinaires ou vaginales et troubles digestifs (diarrhées et douleurs abdominales).
Vyndaqel est présenté sous forme de capsules molles dosées à 20 mg de tafamidis. C’est un médicament soumis à prescription médicale restreinte. Un registre international (THAOS) a été mis en place avec le soutien de Pfizer pour répertorier tous les cas de TTR-FAP et améliorer les connaissances sur cette pathologie rare et sur son traitement.
D’après une communication des Laboratoires Pfizer lors du congrès EFNS (European Federation of Neurological Societies) à Budapest en septembre 2011 et l’autorisation européenne « European public assessment report (EPAR) » publiée sur http://www.ema.europa.eu, le 18 novembre 2011.
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