« Chez les patients avec des signes neurologiques mineurs nous avons observé des perturbations subtiles du plissement du cortex », explique Arnaud Cachia, l’un des signataires de l’article (équipe de Marie-Odile Krebs et Thérèse Jay, Inserm U 894, Paris). Selon une hypothèse des chercheurs, il pourrait y avoir eu « des perturbations lors des étapes clefs du développement du cerveau, entraînant des trajectoires de développement cognitif et moteur différentes ».
Cette découverte devrait permettre de mieux adapter les stratégies thérapeutiques en tenant compte des particularités individuelles des sujets ; et aussi d’intervenir le plus tôt possible.
L’étude a été menée chez 44 sujets pris en charge au service hospitalo-universitaire de l’hôpital Sainte-Anne. Les patients ont eu une IRM anatomique au moment de leur premier épisode psychotique. Ils n’avaient pour la plupart jamais eu de traitement. On a comparé deux sous-groupes de patients schizophrènes : ceux avec et ceux sans signes neurologiques mineurs.
Ceux qui présentent ces signes rencontrent des petites difficultés motrices ou sensorielles mesurées selon une échelle d’évaluation. La coordination des gestes et la perception du corps sont évaluées à travers des tests : marcher le long d’une ligne droite ou reconnaître une lettre de l’alphabet tracée par pression du doigt sur la paume de la main du patient. « Ces signes sont dus à l’atteinte des réseaux cérébraux qui contrôlent des fonctions intégrées. »
Les plissements du cortex
La morphologie en 3D des plissements du cortex a été analysée lors de l’IRM anatomique à l’aide d’un logiciel sophistiqué. C’est ainsi que le calcul du taux de plissement du cortex révèle que les patients avec des signes neurologiques mineurs possèdent en moyenne des plis – sillons et gyrus – légèrement moins marqués que les patients ne présentant pas ces signes.
On sait que la schizophrénie peut se déclarer selon des modes très hétérogènes (délire, repli sur soi, intrusion des signes brutale ou insidieuse…). Les chercheurs tentent de répartir les patients en sous-groupes pour personnaliser les traitements.
O. Gay, A. Cachia et coll., Schizophrenia Bulletin, 14 août 2012. http://dx.doi.org/10.1093/schbu/sbs083
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024