Grâce à une activité gamma synchrone

Pour lire, les neurones vibrent au diapason

Publié le 21/05/2012
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Crédit photo : Jean-Philippe Lachaux

ALORS QUE la lecture requiert la participation de différentes aires cérébrales, comment la communication entre des neurones éloignés les uns des autres s’établit-elle ? L’équipe INSERM « centre de recherche en Neurosciences » à Lyon dirigée par Jean-Philippe Lachaux vient de mettre en évidence la façon dont les différentes parties du cerveau échangent à distance. La clef réside dans une activation spécifique et corrélée : les neurones ayant à communiquer entre eux présentent les mêmes variations électriques en composantes rapides, dénommées activité gamma.

Pour déchiffrer et comprendre le sens d’un texte, plusieurs régions du cerveau interviennent, chacune ayant plus spécifiquement en charge un aspect de la lecture. Le travail se fait grâce à des interactions intenses permettant à chaque aire cérébrale d’échanger avec les autres à distance. La forme que prenait précisément ces interactions n’était pas décrite jusqu’à présent. En collaboration avec le Collège de France et le CHU de Grenoble, les chercheurs ont mesuré directement l’activité électrique produite par les neurones de personnes occupées à lire. Là, ils ont observé que les composantes rapides de l’activité neuronale variaient de façon corrélée dans les aires mises en jeu par la lecture.

Les déficits cognitifs.

L’équipe avait précédemment identifié l’activité gamma neuronale comme étant un excellent biomarqueur du traitement de l’information dans le cortex, puisqu’elle n’a lieu qu’au cours d’une activité cognitive. Ce qui laisse penser qu’elle varie de la même façon et en même temps dans deux régions cérébrales en train de communiquer. Cette étude le démontre au cours de la lecture, mais il est très probable que le phénomène puisse se retrouver dans des états cognitifs très divers. Le phénomène pourrait également aider à mieux comprendre les déficits cognitifs associés à certaines pathologies neurologiques, telles que l’épilepsie.

The Journal of Neuroscience, mai 2012.

Dr I.D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9128