L’année qui vient de s’écouler illustre bien la diversité de la discipline neurologique. Discipline du succès quand on voit les progrès de la thérapeutique dans la sclérose en plaques, tout au moins dans les poussées et dans les formes rémittentes. Progrès aussi dans le contrôle de plus en plus efficace de maladie épileptique grâce au développement de médicaments nouveaux, à la chirurgie avec repérage des foyers responsables par imagerie nucléaire et une meilleure caractérisation génétique des tissus épileptogènes. Progrès dans la prise en charge aigue des accidents vasculaires ischémiques par thrombolyse et par thrombectomie en urgence qui, lorsqu’elles peuvent être réalisées, modifient remarquablement le pronostic de ces accidents. Progrès dans la visualisation in vivo des lésions cérébrales de la maladie d’Alzheimer par la Tomographie par Emission de Positrons avec ligand amyloïde et maintenant Tau, même si l’on doit regretter que le TEP amyloïde, contribution remarquable au diagnostic dans les situations complexes (démence du sujet jeune par exemple, de moins de 60 ans, chez lequel une preuve diagnostique est essentielle) ne soit pas autorisé dans notre pays et ce, même dans les centres de recours hyperspécialisés …
Mais aussi discipline encore de l’échec pour les traitements de fond des maladies neurodégénératives, c’est à dire les traitements physiopathologiques qui visent à bloquer la cascade biologique responsable de la dégénérescence neuronale. On ne voit toujours rien venir pour ces maladies chroniques qu’il s’agisse de la maladie de Parkinson, de la sclérose latérale amyotrophique, de la démence fronto-temporale ou de celle de la maladie d’Alzheimer. Même si, dans ce dernier cas, plusieurs molécules en développement ont montré un effet positif sur les lésions amyloïdes. En attendant des jours meilleurs, qui viendront –n’en doutons pas -, ces affections chroniques nous apprennent à apporter autre chose que la guérison. Le neurologue doit dans ces cas offrir du soin et accompagner, dans la durée, la maladie chronique. Cette nouvelle médecine ne relève pas d’une médecine de haute technicité. C’est une médecine de proximité et de coordination entre les différents acteurs: elle est bien sûr biomédicale, mais aussi sociale, pédagogique et psychologique et doit être parfaitement intégrée. Il est établi que la qualité de la relation avec le médecin et les paramédicaux va influer de façon positive sur le nombre de complications et d’hospitalisations et conditionner la qualité de vie du patient et le maintien de son autonomie.
Service des Maladies Cognitives et Comportementales – Hôpital de la Salpêtrière - Président de la Société Française de Neurologie
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