L’exposition professionnelle aux solvants peut être associée à l’apparition de problèmes cognitifs dans une population particulière : celle des personnes ayant un faible niveau d’éducation. En revanche, les capacités mentales des personnes qui ont atteint le niveau scolaire du secondaire ne semblent pas affectées, pour un contact avec le même niveau de solvants.
La recherche a été réalisée dans le cadre de l’étude française de la cohorte prospective GAZEL (employés d’EDF-GDF) qui a débuté en 1989. Des chercheurs de Harvard, Montpellier, Villejuif et Cambridge se sont associés. « Les personnes ayant reçu une éducation pendant plus longtemps ont peut-être une forme de réserve cognitive, qui fait tampon, permettant au cerveau de maintenir sa capacité fonctionnelle malgré certains dégâts qu’il pourrait avoir subi », conclut l’un des auteurs, Lisa Berkman (Université de Harvard).
L’éducation construit un réseau dense
« On peut penser que l’éducation construit un réseau dense de connexions entre les cellules cérébrales. »
L’étude a porté sur 4 134 personnes qui ont travaillé à EDF et GDF. La majorité des participants ont mené l’intégralité de leur carrière dans cette activité. On a évalué l’imprégnation au cours de la vie pour quatre types de solvants : les solvants chlorés, les dérivés du pétrole, le benzène et les solvants aromatiques non benzéniques. Les participants ont été soumis à des tests d’aptitude cognitive mentale, à un âge moyen de 59 ans, et 91 % étaient à la retraite.
Parmi les participants, 58 % avaient un niveau scolaire inférieur au secondaire. Parmi eux, 32 % présentaient des problèmes ou une altération cognitive mentale, comparés à 16 % de la population de ceux qui avaient eu une scolarité plus poussée.
Dans le premier groupe, les expositions importantes aux solvants chlorés et dérivés du pétrole sont associées à une probabilité accrue de 14 % de problèmes cognitifs. La probabilité de ces perturbations est accrue de 24 % pour une exposition élevée au benzène et de 36 % pour une exposition élevée aux solvants aromatiques non benzéniques.
« Des efforts doivent être faits pour améliorer la qualité et le niveau d’éducation au début de la vie, pour aider à la protection des qualités cognitives par la suite, estiment les auteurs, selon lesquels des investissements dans l’éducation pourraient constituer un bouclier contre les expositions connues et inconnues à des menaces cognitives tout au long de la vie. C’est particulièrement important étant donné que les niveaux d’expositions tolérés à certains solvants pourraient être insuffisants pour protéger les travailleurs contre leur danger. »
« Neurology », 28 mai 2012 (Sabbath, Berkman et coll.)
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