Dans plusieurs maladies neurodégénératives

Des arcades bêta au cœur des fibrilles amyloïdes

Publié le 06/05/2010
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LES MALADIES de Parkinson, d’Alzheimer et le syndrome d’Huntington ont un point commun : l’arcade bêta. De quoi s’agit-il ? Un chercheur français, Andrey Kajava, du Centre de recherche biochimie macromoléculaire (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2) en collaboration avec deux scientifiques américains des National Institutes of Health viennent de découvrir que ces maladies neurodégénératives ont une unité structurelle commune à leurs dépôts de fibrilles amyloïdes. Un complexe de deux ou plusieurs arches bêta pourrait ainsi déclencher la croissance rapide des fibrilles.

Certaines maladies neurodégénératives sont caractérisées par la présence de dépôts de protéines dans les tissus, à l’origine de lésions irréversibles sur les organes affectés. Ces dépôts de fibrilles amyloïdes sont en général liés à un changement de conformation d’une protéine normalement inoffensive.

De nombreuses recherches actuelles ont pour but de décrire la structure anatomique en 3D de ces fibrilles et de comprendre comment les protéines amyloïdes se replient et s’assemblent en fibres. Alors que les fibrilles sont très polymorphes, par le nombre de proto-fibrilles par fibrille et par leur structure, le caractère commun de la découverte franco-américaine a de quoi surprendre. Les chercheurs ont également retrouvé cette arcade bêta dans d’autres protéines responsables de maladies virales et bactériennes.

Ce point commun devrait permettre de prévoir le risque de développer certaines maladies neurodégénératives ou liées au vieillissement. Ces résultats seront utiles pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques sur les fibrilles amyloïdes, afin de développer des médicaments inhibiteurs.

Communiqué du CNRS. Andrey Kajava et al. FASEB J, mai 2010.

Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 8765