La neurologie est entrée de plain-pied dans l’ère thérapeutique et c’est un fait majeur.
Dans une majorité des affections neurologiques, il est actuellement possible d’améliorer les symptômes, de soulager, et de faire régresser les troubles. Il faut toutefois reconnaître que lorsqu’ils sont durablement présents, la disparition des déficits (motricité, langage…) et des troubles cognitifs reste rare car les neurones ne repoussent pas ou peu !
Un grand défi à venir pour la discipline est donc de tout faire pour éviter que les déficits et les troubles cognitifs, véritables fléaux pour les patients et leurs proches, n’apparaissent ou ne se fixent de façon irréversible. Dans les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, nous en sommes encore au stade de la recherche mais d’importants progrès sont en cours pour identifier de manière anticipée par des techniques biologiques ou d’imagerie (PET) les patients à haut risque de développer la maladie dans le futur. Cette stratégie débouchera sur des essais thérapeutiques conduits au stade présymptomatique, afin d’agir tôt avant que la perte neuronale ne s’exprime cliniquement et que la « réserve cognitive » ne soit épuisée. En fait, de tels essais ont déjà débuté chez des patients ayant une forte prédisposition génétique à développer la maladie d’Alzheimer. L’espoir est bien sûr que ces thérapies précoces empêchent ou retardent longtemps la survenue des troubles objectifs.
Dans le domaine des accidents vasculaires cérébraux, l’essentiel est d’agir vite, on le sait et on ne soulignera jamais assez l’importance du rôle des médecins généralistes dans l’éducation des patients afin que ces derniers réagissent de façon appropriée en cas de déficit brutal ! Récemment, la démonstration de l’efficacité de la thrombectomie par voie endovasculaire dans certains infarctus cérébraux a été un progrès important. Encore faut-il que tous puissent en bénéficier car la thrombectomie nécessite un plateau technique lourd et disponible dans les toutes premières heures après l’apparition des symptômes. Afin d’assurer l’équité d’accès aux soins, un vaste débat est en cours avec les pouvoirs publics pour permettre à tous nos concitoyens de bénéficier de cette avancée.
Plus généralement, et l’exemple de la réflexion nationale sur la prise en charge des épilepsies le démontre bien, il importe « d’agir ensemble » avec nos confrères généralistes pour permettre, notamment grâce aux moyens modernes de communication et aux filières organisées, l’accès à l’expertise de « surspécialité » sans déplacer le patient de son lieu de vie et quelle que soit la région dans laquelle qu'il habite dans notre beau pays.
Président de la Société française de neurologie
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