Alors que la France, comme le continent européen, est confrontée à une recrudescence de la rougeole, la Direction générale de la santé (DGS) appelle les professionnels de santé à redoubler de vigilance.
En 2023, 117 cas de rougeole ont été déclarés en France, dont 31 ont été importés, a indiqué Santé publique France (SPF) dans son bilan annuel publié le 3 avril. Un nombre limité par rapport à la période pré-Covid, mais qui a été multiplié par huit par rapport à 2022. « La situation actuelle, fait craindre, au vu de la forte contagiosité de la maladie, une diffusion plus large sur le territoire national au cours des mois à venir et aussi à l’approche des grands rassemblements de l’été (Jeux olympiques 2024) », considère la DGS dans un courrier urgent aux professionnels.
Déclaration obligatoire
Le diagnostic clinique de la rougeole doit être évoqué devant tout patient, quel que soit son statut vaccinal, en présence d’une fièvre ≥ 38,5 °C associée à une éruption maculo-papuleuse et d’au moins un des signes suivants : conjonctivite, rhinite, toux, signe de Köplik. Les patients sont contagieux cinq jours avant l’apparition de l’éruption. Une confirmation biologique est indispensable préférentiellement par prélèvement oropharyngé et amplification génique par RT-PCR, l’ARN viral étant détectable de quelques jours avant le début de l’éruption jusqu’à environ 10 jours après
Tout cas cliniquement évocateur (y compris avant résultats biologiques) doit faire l’objet d’un signalement sans délai à l’agence régionale de santé (ARS) par téléphone, mail ou à l’aide de la fiche déclaration obligatoire. Ceci même si tous les items n’ont pu être renseignés ; ils pourront être complétés par la suite, précise la DGS.
Les autorités précisent les mesures de prévention et d’urgence. En salle d’attente dans un cabinet de ville, le patient doit être isolé, porter un masque chirurgical et se déplacer le moins possible ; il faut aussi accélérer sa prise en charge afin d’éviter les contacts avec d’autres malades.
Le patient doit garder l’isolement pendant toute la période de contagiosité (dès les premiers symptômes jusqu’à cinq jours après le début de l’éruption). Et des mesures de prophylaxie post-exposition doivent être prises à l’égard des cas contacts qui présentent un risque élevé de complications (personnes immunodéprimées, femmes enceintes et nourrissons de moins de 12 mois). Concrètement, ces personnes doivent recevoir une dose du vaccin trivalent ROR dans les 72 heures (sauf femmes enceintes, certaines personnes immunodéprimées, nourrissons moins de 6 mois) ou être orientées vers une prise en charge hospitalière pour avoir des immunoglobulines polyvalentes dans les six jours suivant le contage.
Enfin, la DGS demande aux médecins de procéder à la vérification du statut vaccinal de leurs patients contre la rougeole.
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