DE NOTRE CORRESPONDANTE
DANS LE MONDE du travail, on parle fréquemment de stress, de violences ou même de harcèlement… Les experts, évoquent eux, les risques psychosociaux et leurs conséquences, sociales et médicales. « Cette problématique existe depuis longtemps mais tous les acteurs sociaux sont aujourd’hui décidés à s’en occuper », explique Jean-Loup Pulicani, directeur de la branche des risques professionnels à la Caisse régionale d’assurance-maladie (CRAM) de Midi-Pyrénées.
La CRAM a mis en place dans la région un réseau d’un millier d’intervenants, dont le rôle est d’aider les entreprises à faire de la prévention primaire en matière de risques psychosociaux. Une base de données établie en 2004, avait donné une première photographie de la situation, avec 18 000 salariés interrogés par 150 médecins du travail. Plusieurs secteurs à risque avaient été mis en évidence, parmi lesquels, les transports, et surtout les banques. « Ce secteur est en pleine mutation et en plein renouvellement de génération. Les attentes envers les salariés ont beaucoup changé et cela leur pose des questions de rapport au travail », constate Michel Niezborala, médecin du travail et épidémiologiste.
Aujourd’hui, les grandes entreprises sont de plus en plus nombreuses à prendre conscience de l’importance de ces sujets. Ainsi au sein d’Airbus, fleuron de l’industrie régionale, des délégations de pouvoirs en santé et sécurité, puis un observatoire pour mesurer le ressenti des employés, ont été mis en place. Cet outil, baptisé Everest, s’appuie sur un questionnaire scientifique transmis à l’occasion de la visite médicale par le médecin du travail. « Il s’attache à cerner comment le salarié vit son emploi, il aborde aussi des questions médicales et symptomatiques. Il se veut léger pour s’intégrer dans la pratique régulière de la médecine du travail et débouche sur une véritable action de prévention », explique le Dr Niezborala, qui a accompagné l’entreprise dans sa démarche. L’Observatoire Everest a fait des émules et est utilisé désormais par de nombreuses entreprises.
Cette année, une deuxième enquête épidémiologique d’envergure sera lancée en Midi-Pyrénées, auprès d’un échantillon plus restreint et orientée vers des axes précis. Les problématiques liées au sens du travail, d’une part : « Suis-je utile dans mon travail ? » Une préoccupation montante parmi les salariés. Les questions liées aux conflits et à la violence, d’autre part. Le questionnaire visera enfin à mesurer les niveaux d’anxiété et d’angoisse parmi les salariés concernés par des opérations de restructuration. Premiers chiffres attendus en juin 2010.
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